Une scientifique travaillant sur un projet européen centré sur l'étude de la propagation des pandémies appelle à revenir au "respect des limites de la planète", tirant les leçons de la pandémie de Covid-19.
Quand une nouvelle pandémie pourrait-elle survenir ? Comment faire pour l'éviter ? Ce sont les questions au cœur d'un projet européen mené en Allemagne par deux équipes de chercheurs à Munich et Augsbourg. Une initiative appelée "PerForM-REACT" qui a bénéficié d'un soutien financier dans le cadre de la politique européenne de cohésion.
Gregor Ebert, responsable groupe et directeur du laboratoire BSL-3 au centre Helmholtz de Munich, nous explique comment il faut aussi observer le passé pour mieux envisager l'avenir. "Au début du XXe siècle, nous connaissons tous la grippe espagnole, qui a fait des ravages dans le monde entier," indique-t-il. "Ensuite, pendant une période plus longue, environ 60 ans, aucun virus n'est apparu et n'a provoqué de pandémie, mais avec l'apparition du SRAS et du MERS au début des années 2000, cette fréquence semble se réduire de plus en plus," fait-il remarquer.
"Les virus n'arrivent pas seuls"
L'une des figures de ces recherches, Claudia Traidl-Hoffmann, directrice du Service ambulatoire universitaire à l'Université d'Augsbourg et directrice de l'Institut de médecine environnementale du Centre Helmholtz de Munich, nous en dit plus.
"Quand nous envisagions les aérosols et les virus, nous ne tenions pas compte du fait que les virus n'arrivent pas seuls," fait-elle remarquer. "Ils arrivent avec d'autres particules, des polluants, la chaleur, tout," énumère-t-elle. "Je veux parler des aérosols complexes," précise-t-elle avant d'ajouter : "C'est sur cela que nous nous concentrons."
"Nous devrions revenir aux limites de notre planète"
Claudia Traidl-Hoffmann renchérit : "Nous ne respectons pas la faune et la flore, en réalité, et c'est pour cela que cette pandémie est en partie due au fait que la santé de la planète se dégrade. De plus, pour prévenir la prochaine pandémie, nous devrions revenir au respect des limites et de la santé de la planète," assure-t-elle. "Nous pourrons alors avoir des personnes en bonne santé sur une planète en bonne santé," conclut-elle.