Le Danemark et la Suède joignent leurs efforts pour lutter contre l'infertilité

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Par Aurora VelezEuronews
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Le programme ReproUnion, qui allie médecine et innovation, permet de venir en aide aux couples touchés par l'infertilité, et de développer les connaissances sur cette maladie qui progresse dans les pays de l'Union Européenne.

En Scandinavie, comme dans le reste de l’Europe, 25% des couples peinent à concevoir un enfant, comme Casper et Gry. Après plusieurs mois d’essais, ce couple a accepté de participer au programme à ReproUnion. Ce projet européen dano-suédois allie recherche, médecine et innovation, pour mieux prévenir et traiter l’infertilité, ce qui a permis à Esther de voir le jour.

Au vu des résultats de leurs examens, il leur a été proposé une FIV (Fécondation In Vitro), qui a fonctionné.

"J'ai 38 ans, mais on a découvert que mes ovules étaient en réalité plus âgés que mon âge biologique", explique Gry Sloth Jørgensen, "et le sperme de Casper est de bonne qualité certains mois, mais elle peut s'avérer très mauvaise à d’autres moments. C’est ce que notre participation aux tests a permis d’établir".

Près de 7000 enfants naissent chaque année à l'hôpital Hvidovre, près de Copenhague, ce qui représente environ 12 % du nombre de naissances annuelles au Danemark. Ce chiffre affiche une baisse pour plusieurs raisons, mais l'un des facteurs est l’infertilité.  Une femme sur huit n’aura jamais d’enfant de sa vie, tout comme un homme sur cinq. L’infertilité est reconnue comme une maladie par l’OMS  et ReproUnion permet d’analyser ses causes et ses conséquences.

"L'infertilité est une maladie", indique Henriette Svarre Nielsen, enseignante à l'université de Copenhague. "Ce que nous savons, c'est qu'environ un tiers de l'infertilité est d’origine féminine, un tiers d’origine masculine et un tiers d’origine inconnue. Nous savons que l'infertilité chez l'homme sous-tend un risque de maladie cardiovasculaire à long terme. Nous disposons d'indicateurs allant dans le même sens pour les femmes. C'est aussi l'un des phénomènes que nous voulons mieux comprendre".

"Le surpoids, l'obésité, le tabagisme, la consommation d'alcool et de stupéfiants affectent aussi la fertilité. Mais cela peut aussi s'expliquer par des facteurs biologiques, comme le microbiote".

 La question est étudiée au BMC, à Lund, en Suède. Pour cela, il faut disposer d’échantillons et procéder à des analyses de données. Le programme ReproUnion mène une étude d'ampleur sur l’infertilité. L’objectif : mieux la prévenir, la dépister et la traiter.

Plus de 2000 personnes y ont déjà participé, soit 40% des couples auxquels il a été proposé de participer. Ici, plus de 2 millions d’échantillons sont conservés à -80 degrés.

"Voilà ce qu’e l'on a comme échantillons : un échantillon de sperme, de sang, de cheveux, d'urine ou de matières fécales", indique Johan Malm, professeur de médecine translationnelle à l'université de Lund. "Tout type de fluide biologique ou de tissu. Deux heures après, ils deviendront des aliquotes de 70 microlitres de ce format stocké dans la biobanque".

Ces échantillons sont dotés d'un QR code unique et sont systématiquement jetés après analyse. Le budget global du projet s’élève à 6.7 millions d’euros : 44% sont financés par la politique de cohésion de l’UE, 16,77% par la région de la capitale du Danemark, même chose de la part de la région de Skane et les laboratoires Ferring contribuent à hauteur de 22,46%

Grâce à ce projet Casper et Gry gardent confiance en l’avenir. 

"Avec un peu de chance, nous pourrons agrandir la famille quand Esther sera plus grande", espère Casper Havhøj Jensen, "grâce aux ovocytes restants. Et je pense qu’on recommencera le processus pour pouvoir lui donner un petit frère ou une petite sœur".

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