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L'UE convoque Israël pour discuter du respect des droits de l'homme à Rafah

Josep Borrell, le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères.
Josep Borrell, le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères. Tous droits réservés Alexandros Michailidis/Alexandros Michailidis
Tous droits réservés Alexandros Michailidis/Alexandros Michailidis
Par Mared Gwyn JonesShona Murray & Yolaine de Kerchove
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Cette avancée intervient trois mois après que l'Irlande et l'Espagne ont fait pression sur l'exécutif européen pour qu'il rouvre l'accord commercial avec Israël.

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Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé à l'unanimité lundi de convoquer un conseil d'association avec Israël afin de discuter du respect par le pays de ses obligations en matière de droits de l'homme dans le cadre de l'accord commercial UE-Israël, également connu sous le nom d'accord d'association.

Le bloc a également l'intention d'utiliser cette réunion pour confronter le gouvernement de M. Netanyahu au sujet de son respect de l'arrêt rendu vendredi par la Cour internationale de Justice (CIJ), qui a ordonné à Israël de mettre fin à son projet d'offensive militaire dans la ville de Rafah.

Cette décision intervient trois mois après que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et le Taoiseach de l'époque, Leo Varadkar, ont demandé pour la première fois une révision urgente de l'accord d'association UE-Israël, en faisant part de leurs vives inquiétudes concernant la campagne militaire israélienne à Gaza et les violations potentielles des droits de l'homme et du droit international.

L'article 2 de cet accord, conclu en 2000, stipule que l'accord est « fondé sur le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques ».

L'Europe est le principal partenaire commercial d'Israël et représente un peu moins d'un tiers de l'ensemble des échanges commerciaux. L'accord est donc considéré comme un outil puissant permettant au bloc de faire pression sur le cabinet de guerre de M. Netanyahu pour qu'il s'abstienne de lancer son offensive dans la bande de Gaza, déchirée par la guerre.

Malgré le soutien ferme des groupes de défense des droits de l'homme et du rapporteur spécial des Nations unies sur la Palestine, l'UE n'avait pas réussi à obtenir un soutien politique pour cette initiative jusqu'à la percée de lundi.

« Nous avons obtenu l'unanimité nécessaire pour demander la tenue d'un conseil d'association avec Israël afin de discuter de la situation à Gaza (...) et du respect des droits de l'homme dans le cadre des obligations qu'Israël a assumées au titre du conseil d'association et de la manière dont il prévoit de mettre en œuvre l'arrêt de la Cour », a déclaré M. Borrell à la presse, faisant référence à l'arrêt rendu vendredi par la Cour de justice de La Haye.

« Mais ce que nous avons vu depuis que le tribunal a rendu sa décision, ce n'est pas l'arrêt des activités militaires, mais au contraire une augmentation des activités militaires, une augmentation des bombardements et une augmentation des victimes civiles, comme nous l'avons vu la nuit dernière », a ajouté M. Borrell.

Dimanche, une frappe aérienne israélienne sur un camp de déplacés palestiniens dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, a fait au moins 45 morts, dont des femmes et des enfants, ce qui a suscité une condamnation mondiale.

« Le dernier chiffre semble être d'environ 40 personnes, dont un petit enfant brûlé. Je condamne cela avec la plus grande fermeté. Cela prouve qu'il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza", a déclaré M. Borrell, qui a qualifié de “choquantes” les images provenant de Rafah, notamment celles d'enfants brûlés.

Les forces de défense israéliennes ont depuis ouvert une enquête sur ce massacre, affirmant qu'il visait deux hauts responsables du Hamas.

Les ministères des Affaires étrangères de l'Union européenne ont sévèrement critiqué l'attaque, le ministère allemand des Affaires étrangères déclarant que les « images de corps carbonisés » étaient « insoutenables ».

Le Bloc renforce la pression sur Israël

Réagissant à la décision de convoquer un conseil d'association, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a déclaré qu'il s'agissait d'un « signal fort ».

« Nous devons veiller à ce que nos règles et nos valeurs soient respectées par tous, et surtout par nos partenaires comme Israël. Notre crédibilité en dépend", a ajouté Mme Lahbib, dont le gouvernement est un fervent partisan des Palestiniens.

D'autres ministres des Affaires étrangères, comme la Slovène Tanja Fajon, ont demandé à l'Union européenne d'aller plus loin en imposant des sanctions à Israël pour les violations constantes du droit international qu'il a commises lors de son offensive à Gaza.

« Je condamne fermement l'attaque israélienne de la nuit dernière contre les Palestiniens déplacés, au cours de laquelle de nombreux enfants ont également été brûlés à mort », a déclaré Mme Fajon, dont le gouvernement prend des mesures pour reconnaître l'État de Palestine, sur le média social X.

« À Bruxelles (...), je défendrai aujourd'hui le respect du droit humanitaire international et de la décision (de la CIJ). En cas de violations persistantes, l'UE doit réagir de manière uniforme et décisive, y compris par des sanctions", a ajouté M. Fajon.

M. Borrell n'a pas voulu dire s'il pensait que ses homologues israéliens accepteraient de participer au Conseil d'association, alors que les tensions diplomatiques augmentent avec deux États membres - l'Irlande et l'Espagne - qui ont annoncé mercredi dernier qu'ils reconnaîtraient officiellement l'État de Palestine demain, le 28 mai.

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Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a publié lundi matin une déclaration annonçant que son gouvernement interdirait à l'Espagne de fournir des services consulaires aux Palestiniens de Cisjordanie.

M. Katz a également accusé la reconnaissance de la Palestine par l'Espagne d'être une « récompense pour le terrorisme ».

M. Borrell a qualifié cette escalade de « tout sauf diplomatique ». « Il s'agit d'une agression verbale totalement injustifiée et extrême », a-t-il ajouté.

Le plus haut diplomate du bloc a également reconnu qu'il n'y avait pas d'appétit unanime pour envisager de sanctionner Israël pour ses actions à Gaza, mais a suggéré que leur position pourrait changer si le gouvernement de Netanyahu « continue d'ignorer » la décision de la CIJ.

Video editor • Georgios Aivaliotis

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