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JO de Paris : les restaurants ne font toujours pas le plein malgré la compétition

Une personne prend un selfie avec les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel pendant les Jeux Olympiques d'été de 2024, le mardi 6 août 2024, à Paris, en France.
Une personne prend un selfie avec les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel pendant les Jeux Olympiques d'été de 2024, le mardi 6 août 2024, à Paris, en France. Tous droits réservés Charlie Riedel/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Charlie Riedel/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Sophia Khatsenkova
Publié le Mis à jour
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Après une baisse conséquente en juin et juillet en raison des mesures de sécurité, certains restaurants situés à proximité des sites de compétition de la capitale ne constatent que maintenant une légère augmentation de la fréquentation.

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Habituellement, en semaine, une file d’attente interminable s’étend le long de la rue devant le restaurant grec Apollon, situé à quelques centaines de mètres de la Tour Eiffel. 

Mais comme de nombreux établissements parisiens durant l'été olympique, il a vu son activité baisser.

Plus de 15 millions de visiteurs étaient attendus dans la capitale française pendant les Jeux, mais selon de nombreux propriétaires de restaurants et de bars, l'afflux qu'ils espéraient ne s'est pas concrétisé.

"Cela fait un an qu'on se prépare à recevoir ces touristes", explique Aristotelis Stamkopoulos, propriétaire de l'Apollon, à Euronews. "On a recruté, on a refusé des congés au staff".

"Mais on s'est rendu compte qu'en juin et en juillet, on a eu une nette baisse de fréquentation, allant de -30 % à -60 % sur certains jours. Mais depuis le début des épreuves, on a quand même une légère hausse comparé aux saisons précédentes, qui permet de lisser un peu cette activité", ajoute-t-il.

Le 7e arrondissement de la capitale a beau être proche de certains des principaux sites de compétition, les mesures de sécurité ont limité la circulation des personnes dans le quartier, rendant l'accès aux rues difficile pour les touristes et poussant de nombreux habitants à fuir la ville pendant les Jeux.

De nombreux visiteurs se sont heurtés à des barrières métalliques, à des points de contrôle de la police et à des QR codes requis pour accéder à certaines zones du centre de Paris avant la cérémonie d'ouverture.

"Les restaurants sont comme le métro : tout est vide"

Une brasserie située à quelques rues d'Apollon a dû retirer sa terrasse en raison de mesures de sécurité, ce qui lui a fait perdre environ 62 % de ses couverts.

"La terrasse est très importante pour notre clientèle. L'absence de terrasse décourage beaucoup de gens et c'est une perte de chiffre d'affaires", a déclaré un serveur de l'établissement.

"C'est aussi un peu aléatoire et très arbitraire, on ne sait pas comment les zones ont été définies. En face, le restaurant possède encore leur terrasse, nous, on ne l'a plus", déclare-t-il à Euronews, en montrant un établissement concurrent rempli des touristes qui profitent du soleil.

Pour compenser les pertes, le restaurant a augmenté ses prix de 30 %.

"Parfois, nous fermons beaucoup plus tôt que d'habitude le soir à cause du manque de clients. Cela peut être agréable de finir plus tôt, mais quand ça devient régulier, ça laisse un goût amer", explique le serveur.

"Les restaurants, c'est comme le métro : tout est vide. Nous profitons d'un Paris vide, mais nous espérons que les clients reviendront, car, sans eux, nous ne pouvons pas travailler".

Florent, le propriétaire d'un restaurant voisin, Le Centenaire, explique qu'il a, lui aussi, perdu l'usage de sa terrasse, et donc un tiers de sa capacité d'accueil.

Dans cette rue, les autorités ont décidé que les commerces situés aux numéros pairs seraient autorisés à disposer d'un espace extérieur, contrairement aux commerces situés aux numéros impairs.

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Il en résulte un sentiment d'injustice et d'incompréhension chez les perdants.

Mais tout le monde n'est pas découragé : un restaurateur du même quartier affirme qu'il ne désemplit pas depuis le début des Jeux olympiques.

"Depuis l'ouverture des Jeux, il y a eu une petite augmentation de 20 à 30 % de clients par rapport à l'année dernière", affirme Kevin Angot, propriétaire du restaurant Bar du Central.

"Précédemment, en juin et en juillet, il y a eu une baisse entre 30 et 40 % par rapport à l'année précédente. Mais pour nous en tout cas, la période des Jeux est plutôt positive".

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En dehors des sites de compétition, la situation est beaucoup plus sombre.

Baptiste, propriétaire d'un bar à vin dans le 11ᵉ arrondissement, dit avoir perdu plus de 40 % de son chiffre d'affaires habituel en juillet, en raison du manque de résidents du quartier et de touristes, dont beaucoup ne s'aventurent pas en dehors des zones de compétition.

Un effet de ruissellement après les JO ?

Dans l'ensemble, les restaurateurs gardent espoir pour les semaines à venir, notamment pour les Jeux paralympiques qui se dérouleront du 28 août au 8 septembre.

Certains espèrent par ailleurs que les Jeux olympiques auront des retombées positives sur le long terme.

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"Je suis rassuré en tant que commerçant, car Paris bénéficie d'une publicité monstrueuse dans le monde entier grâce au succès des Jeux olympiques. Je pense que beaucoup de touristes viendront la visiter la ville dans les prochaines années", affirme Aristotelis Stamkopoulos du restaurant Apollon.

Selon une première estimation de Choose Paris, l'agence de tourisme de la capitale, la ville a connu une augmentation de 20 % du nombre de visiteurs à la fin du mois de juillet par rapport à la même période en 2023.

"Il y a effectivement une certaine déception parce qu'on s'attendait à travailler beaucoup plus, mais il est encore trop tôt pour tirer un bilan global", explique à Euronews David Zenouda, le vice-président de l'UMIH, un syndicat représentant l'hôtellerie et la restauration en région parisienne.

"Je pense que les touristes qui hésitaient à venir pour les Jeux olympiques vont peut-être voir que les choses se passent bien, et nous aurons un bel afflux à la fin de l'année et au début de 2025", conclut-il.

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