Le chef de l'armée ukrainienne a déclaré mardi que Kyiv a pris le contrôle de près de 1 300 kilomètres carrés de la région russe de Koursk depuis l'incursion surprise il y a trois semaines, et a capturé 594 prisonniers russes dans le cadre de son opération.
PUBLICITÉLa Russie a tiré un barrage de dizaines de missiles et de drones sur l'Ukraine pour la deuxième nuit de suite, mardi, dont certains ont été abattus, selon le président ukrainien, par des avions de chasse F-16 fournis par l'Occident avant qu'ils n'atteignent leur cible.
L'assaut a fait au moins cinq morts, détruisant un hôtel, des maisons et des immeubles résidentiels ainsi que des infrastructures essentielles dans plusieurs régions ukrainiennes.
La capitale et d'autres villes ont subi des coupures de courant sous une chaleur étouffante.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et d'autres hauts responsables ont demandé à plusieurs reprises aux États-Unis de lever les restrictions et de permettre à l'Ukraine d'effectuer des frappes à l'intérieur de la Russie afin d'atteindre les infrastructures militaires responsables de la guerre, notamment d'où sont lancés des missiles.
Un missile russe a frappé un hôtel à Kryvyï Rih, la deuxième ville la plus peuplée de l'oblast de Dnipropetrovsk, dans la nuit de lundi à mardi, selon le chef de l'administration militaire de la ville, Oleksandr Vilkoul. Le bilan initial faisait état d'une femme décédée et de quatre autres personnes blessées et transportées à l'hôpital.
Le bilan s'élève désormais à deux morts et cinq blessés, comme l'ont confirmé les autorités locales sur Telegram.
Des rapports indiquent qu'il pourrait y avoir encore cinq personnes piégées sous les décombres.
Le chef de la région de Zaporijia Ivan Fedorov fait état de deux morts dans l’attaque de drones Shahed. Ces tirs ont également fait quatre blessés, dont une femme de 86 ans.
Les forces russes ont attaqué 12 communautés dans la région de Soumy, blessant 16 civils, a rapporté l'administration militaire. Au total, 212 explosions ont été enregistrées lors de 83 attaques distinctes dans la région.
Deux maisons ont pris feu et une personne a été blessée lors d'une attaque russe dans l'Oblast de Khmelnytskyï, à l'ouest de l'Ukraine, relativement épargnée par des tirs.
La veille, la Russie a lancé la plus grande attaque aérienne contre l'Ukraine depuis le début de l'invasion à grande échelle en 2022, a rapporté l'armée de l'air ukrainienne.
Sept personnes ont été tuées et 47 ont été blessées, selon le service d'urgence de l'État.
Les forces russes ont mené une attaque visant 15 oblasts, a déclaré le Premier ministre Denys Shmyhal.
La Russie a lancé 127 missiles et 109 drones, tandis que l'Ukraine a abattu 102 missiles et 99 drones, selon l'armée de l'air. Les frappes russes ont touché plusieurs installations civiles, énergétiques et pétrolières, dont un barrage à Kyiv.
L'Ukraine "prépare une réponse avec des armes de sa propre production" à l'attaque massive russe du 26 août, a écrit le ministre de la Défense Roustem Oumerov sur Facebook.
PUBLICITÉ"Pour remporter la victoire, nous avons besoin de capacités à longue portée et de la levée des restrictions concernant les frappes sur les installations militaires de l'ennemi", a-t-il ajouté.
L'Ukraine contrôle le territoire de Koursk, comparable à la taille de Los Angeles
Koursk fait partie des régions russes nommées comme source de l'attaque de mardi, et le chef de l'armée ukrainienne a déclaré que ses troupes avaient pris le contrôle de près de 1 300 kilomètres carrés depuis leur incursion surprise il y a trois semaines dans cette région. Il s'agit d'une zone de la taille de Los Angeles.
Le général Oleksandr Syrsky a également déclaré que l'Ukraine avait capturé 594 prisonniers russes au cours de l'opération, qui, selon lui, visait à détourner l'armée russe des combats en Ukraine. Ses affirmations n'ont pas pu être confirmées de manière indépendante.
L'opération de Koursk, la plus grande incursion en Russie depuis la Seconde Guerre mondiale, a forcé quelque 130 000 habitants à quitter leurs maisons. La Russie a envoyé des renforts dans la région, mais il n'était pas clair dans quelle mesure ces mouvements pouvaient affaiblir les positions de la Russie en territoire ukrainien, où Moscou continue sa poussée dans l'est.
PUBLICITÉSyrsky a déclaré que la Russie avait déployé 30 000 soldats dans la région de Koursk.
Les combats dans la région ont suscité des inquiétudes quant aux risques encourus par la centrale nucléaire de Koursk, a déclaré Rafael Grossi, chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui a visité la centrale mardi. Dans un message publié sur X, il a déclaré que la situation était « grave » et que toute attaque contre une centrale nucléaire était inacceptable.
« Il y a maintenant un risque d'incident nucléaire ici », a déclaré M. Grossi, cité par les agences de presse russes. « Aujourd'hui, on m'a parlé de plusieurs cas d'attaques de drones sur le territoire, sur les installations de la centrale. Sur place, j'ai vu des traces de ces attaques ».
Mais la centrale fonctionne désormais « dans un mode très proche de la normale », a-t-il ajouté.
PUBLICITÉL'incursion de l’armée ukrainienne dans une deuxième région russe
Le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, se dit "informé" d'une "tentative d'incursion ukrainienne" dans trois localités. Selon lui, la situation à la frontière reste "difficile, mais contrôlée".
Plus tôt, la chaîne Telegram Mash, jugée proche du Kremlin, a affirmé que "les forces armées ukrainiennes, composées d'environ 500 personnes", tentaient de percer près de Nekhoteyevka et de Chebekino, dans la région de Belgorod, à bord de plusieurs véhicules de combat.
Ces informations n'ont pour l'heure pas pu être vérifiées.