Tandis que Zelensky souligne l'importance de l'incursion ukrainienne sur le sol russe dans son "plan de victoire", la vulnérabilité de la centrale de Koursk inquiète le gendarme onusien du nucléaire.
Lors d'une conférence de presse, mardi 28 août, Volodymyr Zelensky a annoncé qu'il présenterait "le plan de l'Ukraine pour gagner la guerre" contre la Russie au président américain Joe Biden. Le dirigeant ukrainien a ajouté que ce plan serait également présenté aux candidats à la prochaine élection présidentielle, Kamala Harris et Donald Trump, affirmant que son succès dépendra du soutien américain.
Le projet du président ukrainien comporte quatre parties. Dans la première, le président ukrainien pointe l'importance de l'incursion de Koursk. La seconde concerne "la place stratégique de l’Ukraine pour la sécurité mondiale", la troisième appelle à l'octroi d'un paquet d'aide "pour forcer la Russie à mettre fin à la guerre" par des moyens diplomatiques et la quatrième a trait à l'économie de l'Ukraine.
L'incursion de Koursk, une opération clé pour la victoire selon Zelensky
Dans son "plan de victoire", Volodymyr Zelensky a souligné l’importance de l'incursion de Koursk lancée sur le territoire russe le 6 août dernier.
Le président ukrainien a défendu l'idée selon laquelle cette opération militaire avait conduit au retrait des troupes russes de l’est de l’Ukraine. L'un des objectifs de l'opération ukrainienne dans l'oblast de Koursk était de détourner un nombre important de forces russes d'autres secteurs, principalement des secteurs de Pokrovsk et de Kourakhove dans l'oblast de Donetsk.
Dans sa tradition allocution nocturne du 19 août dernier, Volodymyr Zelensky a également rappelé que l'offensive visait à créer une zone tampon afin d'empêcher de nouvelles attaques de Moscou et l’occupation potentielle de certaines parties des régions de Kharkiv, Soumy et Tchernihiv.
Critiques à Moscou après la visite du directeur de l'AIEA
La Russie demande à l’AIEA d’adopter une position "plus claire et plus objective" en matière de sécurité nucléaire, selon l’agence de presse russe RIA. Ces déclarations du MAE russe ont été faites au lendemain de la visite du directeur de l'agence onusienne Rafael Grossi à la centrale nucléaire de Koursk
Après avoir visité la centrale nucléaire de ce territoire le 27 août dernier, le directeur du l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, a fait part de ses craintes quant à un risque d'accident nucléaire, des combats se déroulant à une quarantaine de kilomètres du site.
Le chef de l’organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies a déclaré avoir été alerté de "signes d'impact" de drones par les autorités russes, précisant toutefois que les spécialistes de l'AIEA n'étaient pas présents au moment de l'attaque présumée, dénoncée par Moscou, et que l'installation fonctionnait toujours dans des conditions "très proches de la normale".
Soulignant les menaces potentielles que les drones pourraient représenter pour le site, Rafael Rossi a qualifié la situation de la centrale de Koursk de "grave" dans un message publié sur X.
"Le cœur du réacteur contenant les matières nucléaires est doté d'un simple toit, sans protection particulière. Cela le rend extrêmement fragile et vulnérable, par exemple face à une frappe d'artillerie, à un drone ou à un missile", a-t-il pointé.
"Cette guerre n'est pas de la responsabilité de l'AIEA, ce qui est de la responsabilité de l'AIEA [...] c'est de s'assurer qu'aucun accident nucléaire ne se produise", a ajouté le chef du gendarme onusien du nucléaire.
M. Grossi a fait savoir qu'il se rendrait à Kyiv la semaine prochaine pour rencontrer le président ukrainien.
Alors que l'incursion de Kiev dans l'oblast de Koursk entre dans sa quatrième semaine, l'Ukraine affirme contrôler 1 294 kilomètres carrés et 100 localités, dont la ville de Sudja. Au total, 594 soldats russes ont été capturés, selon le commandant en chef Oleksandr Syrskyi, sans que ces informations n'aient pu être vérifiées.
Russie : le deuxième dépôt pétrolier en un mois a pris feu dans la région de Rostov
Le deuxième dépôt pétrolier en un mois a pris feu dans l'oblast de Rostov à la suite d'une attaque de drones ukrainiens. Selon le ministère russe de la Défense, quatre drones ont été abattus au-dessus de la région dans la nuit de mardi à mercredi.
Un autre incendie - dans un autre dépôt pétrolier, à Proletarsk - est toujours en cours depuis dix jours.
Dans la région de Voronej, des drones ont frappé un dépôt de munitions, rapportent les médias locaux. Deux villages ont été évacuées après que des "débris de drone sont tombés à proximité d'installations explosives", a déclaré le gouverneur.
Selon Rosaviatsia, agence russe de l'aviation civile, les aéroports de Kazan et de Nijnekamsk, dans la république du Tatarstan ont été temporairement fermés, mercredi matin, "pour des raisons de sécurité des vols".