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Ben Hodges : "La contre-offensive de Koursk est un coup de génie qui change la dynamique du conflit"

Une colonne de camions de l'armée russe endommagés par les tirs d'obus des forces ukrainiennes dans la région de Kursk en Russie.
Une colonne de camions de l'armée russe endommagés par les tirs d'obus des forces ukrainiennes dans la région de Kursk en Russie. Tous droits réservés AP Photo
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Par Stefan GrobeYolaine de Kerchove
Publié le
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Dans l'émission State of the Union, Stefan Grobe revient cette semaine sur la contre-offensive lancée par l'Ukraine dans la direction de Koursk.

Pour en parler, le journaliste a interrogé un homme qui connaît bien les tactiques de guerre : le lieutenant-général à la retraite Ben Hodge, ancien commandant de l'armée américaine en Europe.

Cette opération ukrainienne en Russie n'est très probablement pas le début d'une invasion à grande échelle. Comment la décririez-vous, a-t-elle un sens d'un point de vue militaire ? 

Ben Hodges :La contre-offensive lancée par l'Ukraine dans la direction de Koursk est, à mon avis, un coup de génie qui change la dynamique du conflit. Elle modifie également le discours sur l'inévitable victoire russe. Il est trop tôt pour dire jusqu'où ils comptent aller ou combien de temps ils comptent rester, ou si cela a un effet sur les opérations russes à l'Est. Mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'une opération isolée, car elle s'inscrit dans le cadre d'un effort plus vaste et multi-domaines de la part des Ukrainiens. 

Après plus de trois semaines, nous n'avons pas vraiment vu de réponse de la part de la Russie. Manque-t-elle de ressources, manque-t-elle de plan ? Que se passe-t-il ? 

Ben Hodges :Excellente question. Je pense qu'il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, du côté russe, il existe une rivalité et une haine entre l'état-major général, le FSB et les forces frontalières, qui sont sous le contrôle du FSB. Je veux dire par là qu'ils se détestent. Il n'y a donc pas et il n'y a jamais eu beaucoup de coopération entre eux. Nous l'avons vu lors de la mutinerie de Prigozhin. Mais aussi Poutine, bien sûr, c'est mauvais pour lui d'avoir à faire face à cela. Et je pense qu'il essaie d'ignorer l'opération Koursk, qu'il la confie au FSB en disant : « Vous, vous la traitez comme une opération terroriste ou une opération antiterroriste ». Je pense donc qu'il essaie d'éviter d'avoir à s'attaquer à ce qui est un problème vraiment important. 

L'armée russe est-elle plus faible que nous le pensons tous ? 

Ben Hodges :Je dirais que nous avons continué à surestimer les capacités russes. Le problème est qu'ils ne se soucient pas du nombre de soldats tués. Je veux dire que ce n'est pas un facteur qu'ils prennent en compte. Ils disposent encore d'un grand nombre de personnes qu'ils peuvent faire passer dans cette sorte de hachoir à viande. Et ils ont encore d'énormes quantités de roquettes, de bombes planantes et de missiles. En raison de la politique des États-Unis et d'autres gouvernements européens, les Ukrainiens ne sont pas en mesure de frapper l'origine de ces attaques. La Russie a donc encore de beaux jours devant elle. 

Enfin, dans quelle mesure l'opération ukrainienne en Russie aide-t-elle les Ukrainiens sur la ligne de front, sur leur propre territoire ? 

Ben Hodges :Je pense qu'elle a plusieurs effets. Tout d'abord, d'un point de vue psychologique, cela remonte énormément le moral des troupes. Je veux dire que lorsque vous êtes assis dans la défense et que vous vous faites bombarder jour après jour, la plupart des soldats veulent vraiment riposter d'une manière ou d'une autre. Si les forces russes qui opèrent actuellement dans l'Est s'éloignent, la pression sur les forces ukrainiennes devrait s'en trouver allégée. Je ne peux pas encore dire dans quelle mesure. 

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