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L’AfD et la BSW "prospèrent dans l'instabilité"

Rassemblement organisé par l'AfD
Rassemblement organisé par l'AfD Tous droits réservés Jens Meyer/Copyright 2019 The AP. All rights reserved.
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Par Stefan Grobe
Publié le Mis à jour
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Pour le chercheur du European Council on Foreign Relations, Rafael Loss, la victoire de l’extrême droite lors des élections régionales allemandes en Thuringe et en Saxe marque "un tournant".

Le choc politique dans l’UE est venu d’Allemagne de l'Est. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un parti d’extrême droite et fasciste est arrivé en tête ou en deuxième position d'un scrutin, lors des élections régionales en Thuringe et en Saxe.

Euronews a interrogé Rafael Loss, chercheur au European Council on Foreign Relations à Berlin.

Euronews :

Le durcissement de la position du chancelier allemande, Olaf Scholz, sur l'immigration ne l'a pas aidé dans les élections. Y a-t-il un risque que son gouvernement abandonne d'autres positions politiques, comme sur l'Ukraine, pour plaire aux foules populistes ?

Rafael Loss :

Il y a certainement un risque. Je pense que le gouvernement fédéral, en collaboration avec l'opposition démocrate, l'Union chrétienne conservatrice, essaie de trouver un moyen de répondre à la victoire électorale de l'AfD (Alternative pour l’Allemagne) et de la BSW (Alliance Sahra Wagenknecht en allemand) en Saxe et en Thuringe. La politique migratoire semble être l'un des domaines sur lesquels ils ont identifié le besoin de travailler. Mais ils mettent moins l'accent sur des questions comme l'Ukraine, la transformation de l'énergie, des questions quelque peu controversées.

Euronews :

Les résultats en Allemagne de l'Est ont été plus symboliques que substantiels. Il s'agit de deux petites régions dont la population cumulée représente 7 % de la population allemande.

Rafael Loss :

Il est certainement important de garder les choses en perspective. Vous avez raison de souligner que la Saxe et la Thuringe ne sont pas les plus grands des 16 États allemands. Mais c'est la première fois qu'un parti d'extrême droite obtient 30 %, un tiers des sièges d'un Parlement d'État ou du Parlement fédéral en Allemagne depuis 1949, depuis la fondation de la République fédérale. Il s'agit donc, dans une certaine mesure, d'un tournant qui confère à l'AfD et à la BSW des pouvoirs importants, officiellement et officieusement, pour influencer la politique. Mais surtout, je pense que leur succès signifie que les autres partis doivent leur répondre, répondre à leurs initiatives, à leur rhétorique. Et l'AfD et la BSW ne s'intéressent guère à la stabilité et à l'ordre. Ils prospèrent dans l'instabilité.

Euronews :

Olaf Scholz exhorte les autres partis à écarter la droite dure du pouvoir, ce qui les forcerait à former des coalitions idéologiquement confuses. Est-ce que cela peut être un moyen efficace d'aller de l'avant ?

Rafael Loss :

Il semble que ce soit la voie à suivre, que les responsables politiques allemands le veuillent ou non, le spectre politique est de plus en plus fragmenté. L'extrême droite et l'extrême gauche sont des forces politiques avec lesquelles il faut compter. Cela signifie que les partis politiques centristes, ceux qui ont un fort engagement démocratique, doivent trouver de nouveaux moyens de coopérer efficacement, non seulement pour faire avancer des questions politiques importantes, mais aussi pour montrer aux électeurs que la gouvernance démocratique peut donner des résultats.

Euronews :

À ce stade, il est difficile de voir comment Scholz peut politiquement survivre aux élections fédérales dans un an ?

Rafael Loss :

Les questions qui circulent à Berlin concernent certainement sa survie politique, qui devrait être exclue cette fois-ci. Mais il y a certainement des questions qui se posent. Le SPD, le propre parti d'Olaf Scholz, essaie de rester discret pour le moment, parce qu'il y a une autre élection régionale dans le Brandebourg dans deux semaines et demie. Mais ensuite, si les résultats du SPD sont aussi désastreux qu'en Saxe et en Thuringe, j'ai du mal à croire qu'Olaf Scholz soit encore aussi à l'aise qu'il l'est aujourd'hui dans son fauteuil de leader.

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