Plusieurs dirigeants européens nationalistes ont assisté ce dimanche au rassemblement du parti de Matteo Salvini dans son fief de Pontida, dans le nord de l'Italie.
À l’occasion du rassemblement annuel du parti de la Ligue, Matteo Salvini, président de la Ligue et vice-premier ministre italien, a réuni les leaders de l’extrême droite européenne. Parmi les invités, le premier ministre hongrois Viktor Orbán, le chef de file du PVV néerlandais, Geert Wilders, et celle du parti autrichien FPO, Marlene Svazek.
Salvini : "Révoquer la citoyenneté de ceux qui commettent des crimes"
Défendant sa position anti-migrants, Matteo Salvini a appelé à retirer la citoyenneté italienne aux immigrés jugés pour crimes : "Le problème n'est pas la couleur de votre peau ou l'endroit où le bon Dieu vous a fait naître. Toutefois, la recette pour les prochaines années n'est pas d'accorder plus de citoyennetés ou de les donner le plus rapidement possible. La priorité, pour la Ligue du Nord, est de révoquer la citoyenneté de ceux qui commettent des crimes", a-t-il déclaré.
Le président de la Ligue a également commenté les affrontements qui ont eu lieu à Rome samedi dernier entre des manifestants propalestiniens et la police, rejetant la responsabilité sur les manifestants et la gauche : "Selon certains membres de la gauche, il y a eu aujourd'hui un rassemblement d'extrémistes. Mais l'extrémisme a deux visages : l'un est l'extrémisme axé sur l'argent, et l'autre est l'extrémisme islamique, qui est le cancer de la Terre en 2024, et nous devons tout faire pour l'éradiquer".
Orbán : "Bruxelles doit être occupée et retirée aux bureaucrates"
Vikor Orbán, invité le plus attendu du rassemblement, a été accueilli par des cris et des applaudissements du public.
"En Hongrie, nous célébrons Salvini comme un héros parce qu'il a fermé les frontières et défendu les maisons des Italiens", s'est exclamé le Premier ministre hongrois. "Salvini a également défendu l'Europe et mérite un honneur, pas des poursuites judiciaires. Celle qui est en cours est une honte", a déclaré M. Orbán, faisant allusion à la procédure judiciaire dont Matteo Salvini a fait l'objet en raison de sa décision d'empêcher un navire transportant plus de 100 migrants d'accoster à Lampedusa en 2019, lorsqu'il était ministre de l'intérieur de l'Italie.
"S'ils continuent à nous punir, nous emmènerons les migrants de Budapest à Bruxelles, qu'ils les gardent", a poursuivi M. Orbán. "Bruxelles punit la Hongrie, nous avons payé des millions d'euros, et chaque jour nous les dépensons pour empêcher les migrants d'entrer dans le pays. Ils nous punissent parce que nous défendons l'Europe et c'est une honte, la honte de Bruxelles".
"Nous ne devons pas quitter l'Europe, mais y entrer par la force. Bruxelles doit être occupée, retirée aux bureaucrates et rendue au peuple européen", a poursuivi le premier ministre hongrois, avant de conclure : "Nous reprendrons la politique de Bruxelles et rendrons l'Europe riche et libre. Nous, les patriotes, serons capables de le faire".
Les dirigeants d'extrême droite décrivent M. Salvini comme étant "persécuté"
Également présent, le président du Rassemblement national français, Jordan Bardella a aussi défendu le président de la Ligue : "Matteo Salvini est attaqué par la gauche parce qu'il a fait son travail et protégé les frontières de l'Italie. Il y a une inversion des valeurs : ce sont ces ONG de gauche, complices des trafiquants de migrants et d'êtres humains, qui devraient être sur le banc des accusés aujourd'hui, et non Matteo", a-t-il déclaré.
Dans son discours, Andrè Ventura, député de Chega, le parti de droite portugais, a quant à lui déclaré que M. Salvini était "persécuté": "Matteo Salvini est persécuté parce qu'il continue à croire que ce pays doit être protégé. Nous devons tous le défendre et nous avons besoin de plus de Salvinis, dans toute l'Europe."
Le leader de l'extrême droite néerlandaise, Geert Wilders, a fait écho à Ventura : "Salvini est un homme vertueux pour la bataille contre le tsunami de l'immigration illégale de masse qui fait de nous des étrangers dans notre propre maison. Matteo, tout le monde ici t'aime. Quand tu seras au tribunal, tu seras notre héros. Nous sommes avec toi, c'est pourquoi nous sommes ici. Longue vie à Matteo Salvini, suivez votre propre chemin, nous ne vous abandonnerons jamais, vous ne serez jamais seul", a t-il conclu.