Le faible taux de natalité dans les îles de la mer Egée inquiète les autorités grecques. Le gouvernement prévoit de dépenser 20 milliards d’euros d’ici 2035 pour enrayer le déclin.
Les autorités des îles de la mer Égée ont mis en garde contre le niveau croissant de désertification et le faible taux de natalité. Une situation qui inquiètent les maires de ces localités et qui était à l'ordre du jour du 15e Congrès des petites îles qui s'est tenu à Milos.
Les records négatifs continus du bilan naissances-mortalité ont été particulièrement soulevés par les autorités affirmant que les conséquences étaient déjà visibles sur les petites îles, comme à Agios Efstratios, une petite île du nord de la mer Égée qui ne compte pas plus de 250 habitants.
"Il n'y a pas de filles sur l'île. Ou du moins, il n'y a pas plus de 2 femmes de moins de 30 ans. Il en va de même pour les garçons. Nous devons rechercher les mesures incitatives qui ramèneront les jeunes garçons et filles sur l'île, l'endroit où ils sont nés et ont grandi pour fonder leur famille. Malheureusement, nous avons eu une naissance l’année dernière et une autre il y a trois ans" affirme Kostas Sinasis, maire d'Agios Efstratios.
En 2022, la Grèce a enregistré le plus faible nombre de naissances depuis 92 ans. Cette année, le pays se classe au deuxième rang avec la plus forte baisse de population de l'Union européenne.
"Si nous ne faisons rien, dans environ 25 ans, dans deux décennies, un tiers de la population aura plus de 65 ans et en 2050, nous serons 2,5 millions de moins. Il n’est pas nécessaire d’avoir étudié la finance pour comprendre les conséquences de ces projections sur les indicateurs économiques, sur le PIB, sur la main d’œuvre, sur le système d’assurance, sur les retraites, sur la santé et sur l’éducation, alors même qu’il y aura moins d’écoles" explique Michalis Vlastarakis, directeur du marketing et de la communication d'Eurobank.
La Grèce prévoit de dépenser 20 milliards d’euros d’ici 2035 en mesures incitatives pour enrayer le déclin, notamment en prestations sociales et en allègements fiscaux, a déclaré le Ministère de la Famille il y a quelques jours.
Les chiffres sont implacables et montrent que la faible natalité est désormais un fléau qui ébranle les fondements de la société grecque. Un problème aussi complexe nécessite également des solutions à de nombreux niveaux qui doivent être trouvées et mises en œuvre immédiatement, car sinon, dans quelques décennies, nous discuterons d’une diminution spectaculaire de la population grecque.