Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau lie l'incident, survenu dans un restaurant dans la nuit de jeudi 31 octobre au vendredi 1ᵉʳ novembre, au trafic de stupéfiants. Une autre fusillade, également en lien avec le trafic, a fait trois blessés près de Valence.
La fusillade s’est transformée en une rixe qui aurait impliqué près d'une centaine de personnes, équipées de "toutes sortes d'armes", a précisé ce vendredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur BFMTV.
"Ça a commencé par une fusillade sur un restaurant et ça s’est achevé par une rixe entre bandes rivales qui a engagé plusieurs centaines de personnes", a détaillé Bruno Retailleau, qui a lié ces tirs au trafic de stupéfiants.
Cette estimation a ensuite été revue à la baisse par le préfet de Poitiers, ainsi que par la maire de la ville, Léonore Moncond'huy, qui a affirmé que de nombreuses personnes "ont assisté à la rixe sans y participer, voire ont eu une attitude constructive".
Bruno Retailleau a également confirmé qu'il restait "80 à 100 personnes" devant le restaurant quand le préfet est arrivé devant le restaurant dans la nuit, et qu'une "expédition punitive" a ensuite mobilisé "50 ou 60 personnes".
Suite à cet incident, le locataire de la place Beauvau fustige la “mexicanisation” du pays opérée par les "narcoracailles" n'ayant "plus de limites" :
"Ce sont des trafiquants qui utilisent les moyens les plus féroces pour régler des comptes et satisfaire leur envie du gain. Simplement, ça ne se passe pas en Amérique du Sud, mais à Rennes et Poitiers", a déclaré Bruno Retailleau.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la fusillade a éclaté place Coimbra à Poitiers, un lieu connu pour du trafic de stupéfiants, a appris BFMTV de source policière. Les coups de feu ont été tirés par des individus en voiture, qui ont ensuite pris la fuite, a-t-on appris de même source.
Plusieurs blessé graves
En arrivant sur les lieux, les policiers ont trouvé les cinq blessés par balles, ainsi qu'une douzaine d'impacts de balles dans la façade d'un bar. Ils ont ensuite été pris à partie par des jeunes du secteur sur fond de tensions entre bandes rivales.
Ce vendredi matin, aucune trace des coups de feu n’était visible dans le quartier, calme en ce jour férié, précise France Bleu Poitou.
La préfecture de Vienne promet de déployer les renforts de police "dès aujourd'hui".
Le pronostic vital d'une des victimes, un mineur de 15 ans, est engagé. Selon une source policière citée par Le Figaro, il a reçu une balle dans la tête, tandis que deux autres adolescents, tous deux âgés de 16 ans, faisaient partie des blessés graves.
La jeunesse des personnes figurant dans les règlements des comptes liés aux trafics a été maintes fois souligné ces derniers temps, notamment à Marseille, où une série de meurtres - l'un impliquant un adolescent de 15 ans brûlé vif et l'autre commis par un tueur à gages de 14 ans - a provoqué une forte émotion.
La maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy (Les Écologistes), a, justement, déploré la "violence inacceptable" de l'incident ainsi que la "jeunesse particulièrement préoccupante" des personnes impliquées.
Une autre fusillade liée aux trafics fait trois blessés près de Valence
Trois personnes ont été blessées par balles, dont une grièvement, à la tête, lors d'une fusillade près de Valence, également dans la nuit de jeudi à vendredi.
La fusillade, qui serait liée au trafic de stupéfiants, a éclaté sur le parking d'une discothèque à Saint-Péray (Ardèche), à l'ouest de Valence, selon une source policière.
Les blessés seraient âgés de 22 à 24 ans. Un des trois, un jeune homme de 22 ans, a été grièvement atteint d'une balle dans la tête et transporté en urgence absolue au centre hospitalier de Valence. Son pronostic vital est engagé.