Ce lundi débute le second mouvement de l'année de la part des agriculteurs un peu partout dans le pays. Pas de blocages, mais une présence pour rappeler des problèmes encore non résolus depuis l'hiver dernier. Ils dénoncent également l'accord UE-Mercosur.
Opérations escargot, ronds-points bloqués, feux de la colère dans la soirée, (19h45 partout sur le territoire), les agriculteurs sont de retour. Ils ont démarré leurs premières actions dans la nuit. Au total, un peu moins d'une centaine de mouvements de mécontentement sont recensés à travers le pays à la mi journée.
Les motifs de cette colère sont nombreux. L'hiver dernier, les blocages avaient débouché sur une série de 70 mesures que le gouvernement de Gabriel Attal avait commencé à mettre en place. Mais la dissolution de l'Assemblée nationale et le gel des travaux du Parlement et du Sénat, n'ont pas permis de poursuivre le travail entamé.
Des actions dans tous le pays ce lundi
Sur le terrain, une trentaine de tracteurs a passé la nuit sur la Nationale 118 au sud de Paris à hauteur de Vélizy-Villacoublay, pour bloquer les deux voies dans le sens Paris-Province. Le barrage a été levé en fin de matinée.
D'autres manifestations sont en cours dans le Var, le Vaucluse, dans plusieurs départements de l'Ouest et du Sud Ouest, mais aussi dans l'est de la France, près de Strasbourg.
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, des barrages filtrants seront installés dans l'après midi près de Grenoble. À Lyon, les agriculteurs ont passé la semaine à démonter, ou couvrir les panneaux de localités situées dans la banlieue de la capitale des Gaules. Et ce matin, une délégation s'est retrouvée sur un Pont dans le sud de la ville pour déposer tous les panneaux au sol. Ils ont également invité les députés du Rhône, à venir les rejoindre pour parlementer.
L'accord UE-Mercosur dans le viseur
Les paysans français s'opposent à l'accord commercial de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Uruguay, Paraguay, Argentine et Bolivie) . Ils dénoncent une concurrence jugée déloyale avec les grandes exploitations sud-américaines, qui bénéficient de coûts de production bien inférieurs et de normes moins strictes.
Ils réclament donc l'instauration de "clauses miroirs" imposant aux importations les mêmes standards environnementaux et sanitaires que ceux appliqués en France, afin de préserver leurs filières déjà en difficultés.
Cet accord qui touche à tous les secteurs, et pas seulement à l'agriculture, vise à intensifier les échanges de biens et de services entre l’UE et les économies sud-américaines via la suppression progressive des barrières commerciales et des droits de douane, et l'homogénéisation des normes et des réglementations.
Le président Emmanuel Macron qui est en déplacement au Brésil pour le sommet du G20 a fait une halte en Argentine pour rencontrer Javier Milei, et a affirmé que "la France ne signera pas en l'état ce traité Mercosur". Mais sa marge de manœuvre s'annonce très étroite.