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Le soutien à l'Ukraine en question au conseil des affaires étrangères de l'UE

Les ministres des affaires étrangères de l'UE se sont réunis à Bruxelles lundi.
Les ministres des affaires étrangères de l'UE se sont réunis à Bruxelles lundi. Tous droits réservés  European Union, 2024.
Tous droits réservés European Union, 2024.
Par Jorge Liboreiro
Publié le
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La réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE intervient au lendemain du lancement par la Russie d'une nouvelle attaque massive de drones et de missiles visant l'Ukraine.

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Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne se sont réunis ce lundi à Bruxelles, pour évoquer notamment l'évolution du conflit en Ukraine, et le feu vert du président américain Joe Biden permettant à Kyiv de faire usage de missiles à longue portée. Les échanges porteront aussi sur le déploiement de près de 10 000 soldats nord-coréens dans la région de Koursk.

La récente élection présidentielle américaine, marquée par la victoire de Donald Trump, qui s'est engagé à revoir l'aide militaire et financière apportée à l'Ukraine, alimente les craintes, et la perspective voir l'Europe bientôt isolée dans son soutien apporté à Kyiv.

"Nous sommes dans un contexte complètement différent, et les Européens doivent être prêts à agir sans attendre les décisions des États-Unis", a déclaré Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, concernant le retour du républicain à la Maison-Blanche.

"La Russie continue d'attaquer et nous devons continuer à soutenir l'Ukraine pour qu'elle se défende".

M. Borrell a salué la décision du président Biden, qui a renoncé à son veto de longue date, et autorise désormais Kyiv à utiliser des missiles ATACMS fournis par les États-Unis pour frapper le sol russe. Le Haut Représentant aux affaires étrangères de l'UE a exhorté à plusieurs reprises les États membres, en particulier l'Allemagne, à lever ces restrictions et à donner à l'Ukraine une marge de manœuvre totale. Mais les tentatives de M. Borrell d'élaborer une position européenne sont restées lettre morte, laissant chaque pays agir unilatéralement.

"Vous connaissez ma position", a déclaré M. Borrell aux journalistes lundi. "L'Ukraine devrait pouvoir utiliser les armes que nous lui fournissons non seulement pour arrêter les flèches, mais aussi pour frapper les arcs. Je continue à croire qu'il faut procéder ainsi".

Annalena Baerbock, ministre allemande des affaires étrangères, qui a souvent adopté une position plus ferme que le chancelier Scholz à l'égard de la Russie, a déclaré que la volte-face de M. Biden était "importante" et a averti qu'elle ne devait pas être considérée comme une "remise en question" des efforts occidentaux, mais plutôt comme une "intensification de ce qui a déjà été fait".

"Le droit à l'autodéfense signifie qu'il ne faut pas attendre qu'une roquette frappe un hôpital pour enfants, une école ou un immeuble d'habitation", a déclaré Mme Baerbock.

Son homologue français, Jean-Noël Barrot, a déclaré que son pays était ouvert à l'idée d'autoriser l'Ukraine à frapper des cibles militaires à l'intérieur du territoire russe. La France et le Royaume-Uni, qui ont fourni à Kiev le Storm Shadow, un type de missile à longue portée, ont subordonné leur autorisation à l'approbation des États-Unis.

Des drones fabriqués en Chine

Le Lituanien Gabrielius Landsbergis s'est montré très critique et a déclaré que la stratégie actuelle sur l'Ukraine avait "échoué", parce que les armes fournies jusqu'à présent à l'Ukraine n'avaient réussi qu'à contenir les forces russes plutôt qu'à les repousser.

"La paix par la désescalade est une stratégie qui a échoué. Nous avons besoin d'une nouvelle stratégie. Nous avons besoin d'une stratégie qui viendra de la force", a déclaré M. Landsbergis lundi matin.

"Quand je parle de force, je parle d'armes, je parle d'une véritable levée de toutes les restrictions (sur les armes) et d'une stratégie gagnante".

Hadja Lahbib (Belgique), Margus Tsahkna (Estonie), Luminiţa-Teodora Odobescu (Roumanie) et Caspar Veldkamp (Pays-Bas) ont tous souligné la nécessité pour l'UE de rester pleinement engagée aux côtés de l'Ukraine et ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant au rôle joué dans la guerre par d'autres acteurs étatiques, notamment l'Iran, la Biélorussie, la Corée du Nord et la Chine.

Des diplomates à Bruxelles ont reçu des preuves "convaincantes" indiquant que la Russie avait construit une usine pour produire des drones dans la région chinoise du Xinjiang, ce qui permettrait au Kremlin d'échapper aux sanctions imposées par l'Occident. Les fonctionnaires de l'UE continuent d'enquêter sur ces informations afin de déterminer l'ampleur du programme d'armement de la Russie et le niveau de participation de la Chine.

"La Chine devrait se rendre compte qu'il s'agit d'un problème qui affecte directement la sécurité de l'Europe", a déclaré M. Veldkamp, ajoutant que des sanctions pourraient être envisagées si les soupçons concernant les drones fabriqués par la Chine étaient finalement confirmés.

Pékin a démenti ces informations, assurant contrôler "strictement" les exportations militaires.

Outre la guerre en Ukraine, la réunion des ministres des affaires étrangères de lundi comprendra une discussion sur la proposition de M. Borrell de suspendre le dialogue politique avec Israël en raison des violations présumées des droits de l'homme et du droit international à Gaza, qui a très peu de chances d'aboutir en raison des règles d'unanimité.

Cette réunion représente probablement la dernière intervention de M. Borrell en tant que chef de la diplomatie de l'UE, avant son remplacement par Kaja Kallas au début du mois de décembre.

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