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TikTok accusé de ne pas avoir lutté contre la désinformation électorale en Irlande

Une enseigne TikTok est affichée sur son bâtiment à Culver City (Californie), le 11 mars 2024.
Une enseigne TikTok est affichée sur son bâtiment à Culver City (Californie), le 11 mars 2024. Tous droits réservés  Damian Dovarganes/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Damian Dovarganes/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Mared Gwyn Jones & Jean-Philippe LIABOT
Publié le Mis à jour
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La plateforme chinoise fait l'objet d'un examen de plus en plus minutieux en Europe en raison de l'influence qu'elle exerce sur les processus électoraux.

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TikTok a été accusé de diffuser de la désinformation liée aux élections en Irlande, alors que les électeurs se rendent aux urnes pour élire un nouveau gouvernement ce vendredi.

Ces allégations interviennent dans un contexte de pression croissante sur la plateforme chinoise, dont certains législateurs européens affirment qu'elle a joué un rôle central dans la victoire surprise d'un ultranationaliste peu connu, Călin Georgescu, au premier tour des élections présidentielles roumaines de dimanche dernier.

L'ONG internationale Global Witness a mené une enquête destinée à tester la capacité de la plateforme à détecter et à supprimer les fausses allégations sur le processus électoral en Irlande, et affirme avoir constaté des "défaillances significatives".

L'ONG a créé 14 vidéos TikTok contenant de la désinformation électorale et les a soumises à la plateforme pour qu'elles soient approuvées en tant que publicités payantes en anglais et en irlandais. Global Witness affirme que les vidéos ont utilisé des caractères et des symboles pour échapper à la modération automatique, également connue sous le nom d'"algospeak".

Sur les 14 publicités, trois ont été approuvées pour être diffusées sur la plateforme en anglais, et huit en irlandais.

Le contenu approuvé comprenait des affirmations selon lesquelles la preuve de deux vaccins COVID-19 était nécessaire pour voter, que les votes par correspondance pouvaient être effectués après la fermeture des bureaux de vote le jour de l'élection, et que les votes pouvaient être effectués sur Facebook.

Global Witness affirme avoir retiré les publicités avant qu'elles ne soient diffusées sur la plateforme, mais TikTok avait déjà approuvé leur publication.

Euronews a contacté TikTok pour connaître sa réponse à l'enquête, et un porte-parole a déclaré dans un communiqué : "Aucune de ces publicités n'est jamais apparue sur TikTok et la majorité d'entre elles ont été correctement rejetées lors de la première étape de modération. Nous continuerons à appliquer notre position de longue date, à savoir que nous n'autorisons pas la publicité politique sur TikTok, et nous avons lancé un centre d'élections dédié, dans l'application, pour fournir à nos utilisateurs des informations fiables sur les élections", a ajouté le communiqué.

Global Witness indique que son enquête la plus récente montre une légère amélioration de la capacité de TikTok à modérer les contenus politiques en anglais, mais a mis au jour de graves lacunes dans sa capacité à détecter la désinformation en irlandais.

TikTok a déclaré dans un rapport récent qu'il emploie 1 498 modérateurs de contenu capables de travailler en anglais, mais qu'aucun n'est capable de travailler en irlandais.

TikTok Taoiseach

Les élections anticipées de vendredi surviennent après plus de quatre ans de coalition historique entre Fine Gael, Fianna Fáil et le parti des Verts.

C'est la première fois que les deux rivaux de centre-droit - Fine Gael et Fianna Fáil - gouvernent ensemble depuis que le parti républicain irlandais Sinn Féin a remporté le vote populaire en 2020.

Des affiches électorales irlandaises àe Dublin, mardi 26 novembre 2024, avant les élections irlandaises de vendredi.
Des affiches électorales irlandaises àe Dublin, mardi 26 novembre 2024, avant les élections irlandaises de vendredi. Peter Morrison/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

À 38 ans, l'actuel Taoiseach Simon Harris, du Fine Gael, est le plus jeune à avoir jamais dirigé le gouvernement du pays. Il a été décrit comme le "TikTok Taoiseach" pour sa présence active sur la plateforme, où il a recueilli plus de 122 000 followers et 2,5 millions de likes.

Ses principaux rivaux lors du scrutin de vendredi, Micheál Martin (Fianna Fáil) et Mary Lou McDonald (Sinn Féin), font également campagne sur la plateforme chinoise.

Le vote a lieu quelques jours après que le Conseil national de l'audiovisuel roumain a demandé à la Commission européenne d'enquêter officiellement sur le rôle de TikTok lors du premier tour des élections présidentielles, où l'ultranationaliste Calin Georgescu, peu connu, a remporté une victoire surprise.

TikTok sous la pression de l'UE

TikTok fait partie des grandes plateformes en ligne qui doivent se conformer aux règles de transparence les plus strictes prévues par la loi sur les services numériques de l'UE.

La Commission européenne s'intéresse déjà à la plateforme pour des questions de protection de l'enfance. En avril, la plateforme a été contrainte de suspendre une version dérivée de son application en France et en Espagne, sous la pression de l'exécutif européen.

Bien que TikTok interdise les contenus politiques dans les publicités, elle devient un outil de plus en plus essentiel pour les politiciens qui cherchent à attirer les jeunes électeurs. Un rapport récent sur son utilisation lors du vote présidentiel roumain a révélé que TikTok n'empêchait pas les politiciens ou les plateformes politiques d'utiliser ses fonctions de monétisation, telles que la publicité payante.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dont la nouvelle équipe a été approuvée par les législateurs en début de semaine, a refusé d'exclure la possibilité d'une interdiction de TikTok par l'UE lors d'un débat électoral en début d'année.

Interrogée sur la possibilité d'interdire la plateforme, Mme von der Leyen a répondu : "Cela n'est pas exclu. Nous connaissons exactement le danger que représente TikTok", a-t-elle ajouté.

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