C'est la première fois dans l'histoire du parti "marginal" qu'il vise la chancellerie en élisant un candidat officiel. Cette initiative montre que l'AfD a l'intention de passer de l'opposition au gouvernement, surfant sur sa montée en puissance dans les sondages, non sans le soutien d'Elon Musk.
L'AfD a procédé à cette nomination au début d'un rassemblement de deux jours à Riesa, dans l'État de Saxe, à l'est du pays, qui est l'un de ses bastions.
C'est la première fois dans l'histoire du parti qu'il revendique une éventuelle chancellerie en élisant un candidat officiel. Cette initiative montre que le parti a l'intention de passer de l'opposition au gouvernement, comme en témoigne sa montée en puissance dans les sondages.
Les sondages montrent que l'AfD est en deuxième position avant les élections du 23 février, avec un soutien d'environ 20 %. Le codirigeant de l'AfD, Tino Chrupalla, a clairement formulé les objectifs de son parti lors de la conférence du parti à Riesa, en déclarant : « Nous devons maintenant laisser la barre des 20 % derrière nous et continuer à grimper ».
Cependant, Alice Weidel - qui a organisé cette semaine une discussion en direct avec le milliardaire de la technologie Elon Musk, qui a soutenu le parti, sur sa plateforme X - n'a aucune chance réaliste de devenir le leader de l'Allemagne, car les autres partis refusent de travailler avec l'AfD.
Mme Weidel est l'un des visages les plus connus du parti depuis des années. Son thème central est l'effondrement présumé de la sécurité intérieure en raison de l'immigration. Elle fait figure d'exception au sein de l'AfD, dominé par les hommes, puisqu'elle est l'une des rares femmes de premier plan et qu'elle est ouvertement homosexuelle.
La conférence de samedi a démarré lentement, avec plus d'une heure de retard, les manifestants anti-AfD ayant bloqué plusieurs voies d'accès.
Une forte présence policière était en place, car des milliers de manifestants étaient attendus. Des officiers ont partiellement dispersé un sit-in bloqué à un carrefour, et des feux d'artifice ont été lancés en direction de la police en marge d'une autre manifestation, a rapporté l'agence de presse allemande dpa.
La CDU et le SPD lancent également des campagnes
C'est le bloc d'opposition des deux « partis frères » de la droite démocrate-chrétienne et conservatrice CDU/CSU qui mène les sondages avec environ 30 % et son candidat, Friedrich Merz, chef de file de la CDU, est le favori pour devenir le prochain chancelier.
Lors de la réunion du parti CDU à Hambourg, M. Merz a appelé à un « changement fondamental » de la politique allemande. « Nous sommes prêts à assumer la responsabilité de notre pays, mais nous savons aussi que les choses ne peuvent pas continuer comme elles l'ont fait ces trois dernières années », a-t-il déclaré.
Le chancelier de centre-gauche, Olaf Scholz, espère remporter une victoire à l'arraché, mais il n'y a guère de signes de mouvements significatifs jusqu'à présent dans les sondages, qui montrent que le soutien à ses sociaux-démocrates se situe entre 14 et 17 %.
Les deux partis font également campagne samedi. La conférence du SPD a confirmé la candidature de Scholz au poste de chancelier. Le vote à main levée n'a donné lieu qu'à quelques voix dissidentes.
Dans son discours aux délégués du SPD, M. Scholz a commencé par une comparaison avec la situation politique de l'Autriche, où le président Alexander van der Bellen a chargé Herbert Kickl, leader du parti de droite FPÖ, de tenter de former un gouvernement.
M. Scholz a déclaré que l'Autriche était sur le point d'avoir un « homme d'extrême droite » à la tête de son gouvernement, « alors que 70 % des Autrichiens ont voté pour des partis démocratiques ». « Nous sommes vraiment à la croisée des chemins en Allemagne », a-t-il ajouté.
M. Scholz dirige un gouvernement minoritaire après que sa coalition tripartite, impopulaire et avec les partis notoirement récriminatoires les uns vers les autres, se soit effondrée en novembre lorsqu'il a renvoyé son ministre des Finances à la suite d'un différend sur la manière de revitaliser l'économie stagnante de l'Allemagne. Les élections ont lieu sept mois plus tôt que prévu.