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"Inacceptable" : les pays européens rejettent fermement le plan de Trump visant à prendre le contrôle de Gaza

Donald Trump a proposé une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza.
Donald Trump a proposé une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza. Tous droits réservés  Evan Vucci/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Evan Vucci/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Par Jorge Liboreiro & Tamsin Paternoster
Publié le
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Les pays européens ont réitéré leur soutien à la solution des deux États après que Donald Trump a suggéré que l'Amérique "prenne le contrôle" de la bande de Gaza.

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La proposition de Donald Trump de "prendre le contrôle" de Gaza et de déplacer 1,8 million de Palestiniens pour transformer l'enclave dévastée en "Riviera du Moyen-Orient" a suscité de vives critiques et le scepticisme des pays européens, qui ont prévenu que cette idée ferait fi de la solution des deux États.

"Une expulsion de la population civile palestinienne de Gaza ne serait pas seulement inacceptable et contraire au droit international. Elle entraînerait également de nouvelles souffrances et de nouvelles haines", a déclaré Annalena Baerbock, ministre allemande des affaires étrangères, dans un communiqué, précisant qu' "aucune solution ne doit être imposée aux Palestiniens."

La France a également rejeté sans ambiguïté le plan de Trump, affirmant que le transfert forcé de la population palestinienne pour permettre la supervision américaine "constituerait une violation grave du droit international, une attaque contre les aspirations légitimes des Palestiniens et aussi un obstacle majeur à la solution des deux États."

"L'avenir de Gaza ne doit pas se situer dans la perspective d'un contrôle par un État tiers mais dans le cadre d'un futur État palestinien, sous l'égide de l'Autorité palestinienne", a déclaré Jean-Noël Barrot, le ministère français des Affaires étrangères.

L'Espagne et l'Irlande, deux pays qui ont reconnu l'année dernière l'État de Palestine, ont exprimé leur opposition à cette proposition inattendue, qui bouleverse des décennies de politique étrangère américaine. Les détails spécifiques, tels que le financement et la logistique, n'ont pas été annoncés. (Selon le Wall Street Journal, Donaldt Trump aurait eu cette idée au cours des derniers jours).

"Je tiens à ce que les choses soient très claires : Gaza est la terre des Palestiniens de Gaza et ils doivent rester à Gaza", a déclaré mercredi matin le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. "Gaza fait partie du futur État palestinien."

Son homologue irlandais, Simon Harris, a déclaré qu'il jugerait la Maison Blanche "en fonction de ce qu'elle fait et non de ce qu'elle dit", mais il a demandé une clarification des commentaires du président.

"Nous avons besoin d'une solution à deux États, et les peuples de Palestine et d'Israël ont tous deux le droit de vivre dans des États sûrs, côte à côte, et c'est là que nous devons nous concentrer", a déclaré M. Harris à côté du Taoiseach Micheál Martin, qui a également émis des critiques.

"Toute idée de déplacer la population de Gaza ailleurs serait en contradiction flagrante avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a ajouté M. Harris.

Au Royaume-Uni, lors d'une séance de questions-réponses à la Chambre des communes, le Premier ministre britannique Keir Starmer a également exprimé des réserves dans sa première grande rupture publique avec l'administration Trump.

Les habitants de Gaza "doivent pouvoir rentrer chez eux. Ils doivent être autorisés à reconstruire, et nous devrions les accompagner dans cette reconstruction sur la voie d'une solution à deux États", a déclaré M. Starmer.

Le Premier ministre britannique a souligné que la question la plus importante était de maintenir le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas qui a pris effet en janvier, notamment en libérant les otages et en permettant l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza, où une catastrophe humanitaire est en cours.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a admis que Rome examinerait le plan de M. Trump, mais que son pays restait favorable à une solution à deux États.

"Il me semble qu'en ce qui concerne l'évacuation de la population civile de Gaza, la réponse de la Jordanie et de l'Égypte a été négative, et il me semble donc qu'il est un peu difficile (de mettre en œuvre le plan)", a déclaré M. Tajani.

Une bonne chose pour Geert Wilders

Auparavant, M. Trump avait suggéré que la Jordanie et l'Égypte soient prêtes à accueillir environ deux millions de Palestiniens déplacés, proposition que les deux pays ont rejetée.

Mercredi, le roi Abdallah de Jordanie a rejeté "toute tentative d'annexer des terres et de déplacer les Palestiniens", et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, lors d'une réunion avec le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa, a appelé la communauté internationale à reconstruire Gaza, sans transférer ses habitants palestiniens dans un autre endroit.

La Commission européenne n'a pas encore commenté les remarques de M. Trump. Elle n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Pendant ce temps, aux Pays-Bas, Geert Wilders, le chef du Parti pour la liberté (PVV), parti d'extrême droite, a fait entendre une note discordante en approuvant les propos de M. Trump. M. Wilders ne siège pas au gouvernement, mais son parti est la principale force de la coalition quadripartite.

"Jordanie = Palestine", a déclaré M. Wilders sur les réseaux sociaux. "Laissons les Palestiniens s'installer en Jordanie. Le problème de Gaza est résolu !"

Selon les médias néerlandais, la Jordanie a dénoncé les commentaires de M. Wilders en les qualifiant de "position raciste" et le ministre des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a été contraint de préciser qu'ils ne représentaient pas la politique officielle du gouvernement.

"Pour les Pays-Bas, il n'y a aucun doute : Gaza appartient aux Palestiniens", a déclaré M. Veldkamp. "Notre position est et reste inchangée : les Pays-Bas soutiennent une solution à deux États. Cela signifie un État palestinien indépendant et viable aux côtés d'un Israël sûr".

Ce n'est pas la première fois que des Européens s'expriment publiquement pour dénoncer le programme expansionniste de M. Trump. Son projet de s'emparer du Groenland, l'île semi-autonome qui fait partie du Royaume du Danemark, a également fait l'objet d'une forte condamnation.

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