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L'UE durcit sa position sur le Groenland alors que Trump réitère ses menaces expansionnistes

Donald Trump a réitéré son intention de prendre le contrôle du Groenland.
Donald Trump a réitéré son intention de prendre le contrôle du Groenland. Tous droits réservés  Mark Schiefelbein/Copyright 2025 The AP. Tous droits réservés
Tous droits réservés Mark Schiefelbein/Copyright 2025 The AP. Tous droits réservés
Par Jorge Liboreiro
Publié le Mis à jour
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"Nous sommes prêts à défendre notre État membre, le Danemark", a déclaré le commissaire européen à la Défense. La menace répétée de Donald Trump de prendre le contrôle du Groenland a suscité une vague d'inquiétude dans toute l'Europe.

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L'Union européenne durcit sa position officielle face à la menace de Donald Trump de prendre le contrôle du Groenland - en recourant à la force militaire si nécessaire - à la suite de nouveaux commentaires qui ne laissent aucun doute sur les intentions expansionnistes du président américain.

"Je pense que nous allons l'avoir", a déclaré Donald Trump ce week-end. "Je ne sais pas vraiment quelles sont les revendications du Danemark, mais ce serait un acte très inamical s'il ne permettait pas que cela se produise parce que c'est pour la protection du monde libre".

Le Groenland est un territoire semi-autonome du Royaume du Danemark, considéré comme hautement stratégique en raison de sa situation dans la mer Arctique et de sa richesse en métaux rares. Les effets du changement climatique devraient en outre ouvrir de nouvelles routes maritimes et de nouvelles possibilités de forage à l'avenir.

L'Europe réaffirme "l'inviolabilité des frontières"

Contrairement au Danemark, cette île de 56 000 habitants ne fait pas partie de l'Europe des 27, mais bénéficie d'un statut spécial qui lui permet d'accéder aux fonds de l'UE et d'accorder la liberté de circulation aux Groenlandais, qui sont considérés comme des citoyens de l'UE.

En outre, le Groenland est couvert par la clause de défense mutuelle prévue par les traités de l'UE. En vertu de l'article 42.7, tous les États membres ont une "obligation d'aide et d'assistance" si un autre État membre est "victime d'une agression armée sur son territoire".

"Les frontières ne peuvent être déplacées par la force", a déclaré mardi le chancelier allemand Olaf Scholz à l'issue d'une rencontre avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen. "L'inviolabilité des frontières est un principe fondamental du droit international, qui doit s'appliquer à tous".

"C'est à l'Europe de définir l'avenir de notre continent", affirme quant à elle Mette Frederiksen.

Mette Frederiksen et Olaf Scholz tiennent une conférence de presse commune après leur entretien à la Chancellerie fédérale à Berlin, le mardi 28 janvier 2025.
Mette Frederiksen et Olaf Scholz tiennent une conférence de presse commune après leur entretien à la Chancellerie fédérale à Berlin, le mardi 28 janvier 2025. Fariha Farooqui/dpa via AP

À Bruxelles, Andrius Kubilius, le commissaire européen à la Défense, a également exprimé une position claire : "Nous sommes prêts à défendre notre État membre, le Danemark".

La veille, la Haute Représentante Kaja Kallas a suggéré que l'UE parle le "langage de la transaction" pour influencer la prise de décision de Donald Trump et a laissé entendre que les remarques incendiaires du président ne devaient pas être prises "mot par mot".

Interrogée sur un quelconque accord sur le Groenland avec Washington, Kaja Kallas a cependant clairement tracé une ligne rouge : "Non, nous ne négocions pas sur le Groenland. Nous soutenons notre État membre, le Danemark, et sa région autonome".

Un appel téléphonique "glacial" et "agressif"

Au début du mois, Donald Trump a déclaré que les États-Unis avaient besoin du Groenland "pour la sécurité nationale".

À l'époque, la Commission européenne avait évoqué des scénarios "extrêmement hypothétiques" et fait des déclarations générales sur l'importance de respecter le droit international.

Mais la perspective d'une invasion américaine est depuis devenue plus tangible pour Bruxelles et les autres capitales.

Un avion transportant Donald Trump Jr. atterrit à Nuuk, au Groenland, le mardi 7 janvier 2025.
Un avion transportant Donald Trump Jr. atterrit à Nuuk, au Groenland, le mardi 7 janvier 2025. Emil Stach/Ritzau Scanpix via AP

L'inquiétude s'est intensifiée après la révélation d'un appel téléphonique de 45 minutes entre Donald Trump et Mette Frederiksen, au cours duquel le président américain a insisté sur son désir de s'emparer de l'île, la Première ministre danoise lui répondant que le Groenland n'était pas à vendre.

L'appel téléphonique, qui a eu lieu cinq jours après l'investiture de Donald Trump, a été qualifié de "glacial" et "agressif" par le New York Times et de "fougueux" et d'"horrible" par le Financial Times.

Le Danemark renforce sa présence militaire dans la région

Mette Frederiksen a depuis entamé une tournée pour rencontrer ses homologues européens, dont l'Allemand Olaf Scholz, le Français Emmanuel Macron et le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, afin de renforcer le soutien politique à ce défi sans précédent.

"L'Europe est confrontée à une situation grave, avec une guerre sur le continent et des changements dans la réalité géopolitique", a déclaré la Première ministre danoise lundi. "Dans des moments comme celui-ci, l'unité est cruciale".

Entre-temps, le gouvernement danois a annoncé une injection de 14,6 milliards de couronnes (1,95 milliard d'euros) pour renforcer sa présence militaire dans la région de l'Arctique et de l'Atlantique Nord.

La question du Groenland devrait être au cœur des discussions lorsque les 27 dirigeants de l'UE se réuniront à Bruxelles la semaine prochaine pour un sommet informel consacré à la défense et aux relations transatlantiques.

Paula Soler et Tamsin Paternoster ont contribué à la rédaction de cet article.

Sources additionnelles • Adaptation : Vincent Reynier

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