François Bayrou avait échappé mercredi soir à deux motions de censure à l'Assemblée nationale.
Assuré de la neutralité des députés socialistes et des députés d'extrême droite, le Premier ministre français François Bayrou a survécu ce mercredi à deux motions de censure.
Les votes ont eu lieu après que le chef du gouvernement a eu recours lundi à l'article 49.3 de la Constitution, un outil très controversé, pour faire adopter, sans vote, le budget 2025, attendu depuis longtemps. Ainsi que la première partie du budget de la Sécurité sociale.
Cette manœuvre exposait théoriquement son gouvernement après le dépôt des motions soutenues par La France insoumise (LFI), les Verts et les communistes (qui font tous partie de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire, le NFP). Un total de 289 voix était nécessaire pour renverser le gouvernement Bayrou et annuler le budget.
Mais mercredi soir, 128 votes seulement ont été comptabilisés. Les députés socialistes (sauf 6 d'entre eux) ayant décidé de se désolidariser du NFP. Un deuxième vote de confiance déposé par LFI, cette fois sur le projet de budget de la Sécurité sociale, a été mis au vote mercredi soir, une motion qui était elle aussi vouée à l'échec.
Conséquence immédiate de ce vote, le plan budgétaire a été automatiquement adopté. Et a été validé par le Sénat ce jeudi. Le projet de loi controversé visait à réduire les dépenses de 30 milliards d'euros et à augmenter les impôts de 20 milliards d'euros afin de limiter le déficit de la France à 5,4 % du PIB cette année.
Cette motion de censure a créé un clivage important au sein du NFP, LFI accusant les socialistes d'avoir trahi la gauche. Les socialistes affirment pour leur part s'opposer au projet de loi de François Bayrou, mais ont refusé de voter contre son gouvernement au nom de la stabilité du pays.
Michel Barnier, éphémère prédécesseur de François Bayrou, a été évincé en décembre dernier après que l'ensemble de la coalition de gauche et l'extrême droite ont uni leurs forces contre lui.
Bien que le gouvernement minoritaire du Premier ministre dispose d'une certaine marge de manœuvre, les mois à venir risquent d'être agités.
La France est dans un état de paralysie politique depuis que le président français Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale en juin dernier. Le vote législatif anticipé s'est soldé par un Parlement divisé en trois blocs sans majorité absolue.
Un éventuel déblocage de la situation ne pourra pas advenir avant l'été prochain si Emmanuel Macron décide à nouveau de dissoudre l'Assemblée.