Face aux craintes d'ingérences étrangères et à la demande des Groenlandais de contrôler leur propre destin, le Premier ministre a convoqué des élections législatives anticipées.
Tous les regards sont tournés vers le Groenland qui se prépare à des élections qui pourraient décider de son avenir et de sa souveraineté. Les 57 000 Groenlandais de ce territoire semi-autonome qui se rendront aux urnes ce mardi, sont inquiets et pour certains offensés par les menaces maintes fois proférées par Donald Trump de les annexer par tous les moyens.
Depuis 1979, le Groenland dispose de son propre Premier ministre et d'autres institutions, mais les décisions stratégiques telles que les affaires étrangères, la politique monétaire et la défense restent sous le contrôle du Danemark
Étant donné que 80 % du territoire est recouvert en permanence de glace, une grande partie reste inhabitable. Il compte une population minuscule d'à peine 57 000 personnes, dont la plupart sont des Inuits.
La plupart d'entre eux disent qu'ils ne veulent pas être américains, et beaucoup sont à la fois inquiets ou révoltés par les commentaires et l'attention que les propos de Donald Trump ont suscités.
Mais beaucoup considèrent également que les projecteurs mondiaux braqués sur eux sont l'occasion de promouvoir leur campagne de longue date en faveur de l'indépendance vis-à-vis du Danemark, qui est l'enjeu majeur des élections législatives de mardi.
Selon Otto Svendsen, chercheur associé au (CSIS) "Le gouvernement du Groenland doit actuellement mener une danse délicate entre le maintien des relations avec le Danemark, son ancien dirigeant colonial, dont il dépend toujours économiquement, recevant environ 700 millions de dollars par an sous forme de transferts financiers directs et de soutien administratif. Et cette nouvelle superpuissance occidentale".
Présentation des partis en présence lors des législatives
Le parlement ne compte que 31 députés qui seront choisis parmi six partis politiques, dont deux font partie de l'actuelle coalition gouvernementale.
Étant donné que peu de sondages d'opinion sont réalisés sur l'île arctique, les résultats sont moins clairs que pour d'autres élections européennes.
Le parti Inuit Ataqatigiit et le parti Siumut pourraient continuer à gouverner au sein d'une coalition, comme c'est le cas actuellement.
Le Premier ministre est issu du parti ayant le plus grand nombre de sièges, qui est actuellement Múte Bourup Egede du parti Inuit Ataqatigiit, (Communauté du peuple)
Siumut (En avant) a promis un vote sur l'indépendance après les élections, ce qui pourrait l'aider à attirer plus d'électeurs et peut-être lui permettre de choisir le prochain Premier ministre.
Naleraq (Parti du point d'orientation) le plus grand parti d'opposition de mouvance populiste, a gagné des points depuis les dernières élections en 2021, grâce à sa politique indépendantiste et à sa volonté apparente de collaborer avec les États-Unis.
Enfin Qulleq, (du nom d'une lampe à huile traditionnelle au Groenland) un parti crée en 2023 concourra également après avoir reçu les votes de soutien nécessaires à sa participation.
Les bureaux de vote ouvriront ce mardi à 11h CET et fermeront douze heures plus tard.