La question de l’indépendance du Groenland a été relancée par les menaces répétées du président américain Donald Trump d’annexer la plus grande île du monde. Ce dernier a encore déclaré samedi : "Je pense que nous y arriverons".
Les menaces répétées de Donald Trump de s’emparer du Groenland ont mis en lumière les relations difficiles qui existent depuis longtemps entre cette île et le Danemark et ont remis la question de l'indépendance du Groenland à l'ordre du jour.
Elles ont également révélé la vulnérabilité du territoire en tant qu'État danois semi-autonome doté de minéraux essentiels, d'une industrie de la pêche très lucrative et d'une position stratégique dans l'Arctique.
Les Groenlandais majoritairement opposés à un rattachement avec les États-Unis
Maliina Abelsen, présidente de la plus grande entreprise du Groenland, Royal Greenland - une société publique de pêche représentant plus de 95 % des exportations de l’île - est claire : le Groenland n’est pas à vendre.
"Je pense que les Groenlandais sont très inquiets. Un nouveau sondage indique qu'ils ne veulent pas être achetés par les États-Unis", déclare-t-elle.
Selon un récent sondage, 85 % des Groenlandais sont en effet opposés à un rattachement aux Etats-Unis. Un résultat qui contredit clairement les récentes déclarations de Donald Trump, lequel a affirmé samedi que les 57 000 habitants de l'île "veulent être avec nous".
"L'approche abrupte de Donald Trump qui dit : "Je veux acheter le Groenland", nous ne sommes pas à vendre, nous ne jouons pas au Monopoly ici". Nous sommes un peuple qui vit ici au Groenland. Cette façon de parler n'est pas la façon dont nous aimerions parler avec un allié", poursuit Maliina Abelsen.
Le Premier ministre du territoire, Múte Bourup Egede, affirme que les habitants de la plus grande île du monde veulent avant tout retrouver leur indépendance et il a laissé entendre que cette question pourrait faire l’objet d’un référendum en avril, parallèlement aux prochaines élections locales.
Face aux menaces de Donald Trump, l’UE a par ailleurs assuré le Groenland de son soutien au nom de l'intangibilité des frontières et de la clause de défense mutuelle, et le Danemark a annoncé un investissement de 2 milliards d'euros pour renforcer sa présence dans l'Arctique.