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Marine Le Pen condamnée à deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité

Marine Le Pen à son arrivée au tribunal judiciaire de Paris, lundi 31 mars 2025.
Marine Le Pen à son arrivée au tribunal judiciaire de Paris, lundi 31 mars 2025. Tous droits réservés  Thibault Camus/Copyright 2025 The AP. All rights reserved.
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Par Christophe Garach & Euronews
Publié le Mis à jour
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Reconnue coupable de détournements de fonds publics en tant qu'ex-présidente du Front national, Marine Le Pen a écopé ce lundi d'une lourde peine assortie d'une inéligibilité immédiate de cinq ans. Sa participation à la prochaine élection présidentielle est compromise.

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Coup de tonnerre dans la vie politique française. Alors que les derniers sondages la plaçaient largement en tête des intentions de vote au premier tour de la prochaine élection présidentielle de 2027, Marine Le Pen a été condamnée ce lundi à quatre ans de prison, dont deux ans ferme aménagés sous forme de détention électronique à domicile. Elle écope de 100 000 euros d’amende ainsi qu'une peine de cinq ans d'inéligibilité. Une peine assortie d'une exécution provisoire, comme le réclamaient les procureurs.

Cette peine complémentaire, prévue par une loi sur la moralisation de la vie politique de de 2016, rend Marine Le Pen immédiatement inéligible même si l’ex-présidente du RN fait appel de cette décision. Ce qui pourrait l'empêcher de se présenter à la prochaine course à l’Elysée, selon un calendrier judiciaire encore incertain.

"Il s'agit de veiller à ce que les élus comme tous les justiciables ne bénéficient pas d'un régime de faveur", a justifié la présidente Bénédicte de Perthuis.

Marine Le Pen n'a pas écouté la sentence. Manifestement ulcérée, elle a quitté la salle d'audience précipitamment. Elle s'exprimera lundi soir dans le "20 heures" de TF1, alors que son avocat a d'ores et déjà annoncé qu'elle ferait appel de la décision.

Dans l’affaire des assistants parlementaires fictifs du Rassemblement national au Parlement européen, le tribunal a donc reconnu la députée du Pas-de-Calais coupable des faits qui lui étaient reprochés, tout comme huit eurodéputés du Rassemblement national.

"Que les choses soient claires : personne n'est jugé pour avoir fait de la politique, ce n'est pas le sujet. La question, était de savoir si les contrats [des assistants parlementaires dues eurodéputés, ndlr] ont reçu une exécution ou pas", a déclaré la présidente du tribunal qui a rappelé que, dans ce dossier, s'il n'y avait pas eu d'enrichissement personnel, le parti de Marine Le Pen en avait tiré profit.

La magistrate a évoqué un préjudice de quelque 2,9 millions d’euros qui ont été détournés "pendant plus de onze ans sur trois législatures" du Parlement européen sans oublier 1,2 millions d’euros au titre de la complicité.

Après deux mois de procès entre septembre et novembre dernier, les magistrats avaient mis en délibéré leur jugement au 31 mars.

Marine Le Pen, son parti, et vingt-quatre autres personnes (ex-eurodéputés, assistants parlementaires et salariés du parti) étaient tous accusés de détournements de fonds publics, de complicité et de recel de fonds publics. La justice leur reprochait d’avoir, entre 2004 et 2016, rémunéré des salariés du Front national (le parti a changé de nom en devenant Rassemblement national) en utilisant des fonds attribués aux députés européens prévus pour payer leurs assistants parlementaires.

Ce "système organisé", dénoncé par les procureurs durant leurs réquisitions "ne fait aucun doute" a souligné la présidente du tribunal dans son délibéré. Ce système avait permis au parti de se financer au préjudice des contribuables européens à hauteur de 3,4 millions d’euros (une somme réclamée par le Parlement européen).

A l'issue du délibéré tous les prévenus ont été jugés coupables et condamnés à des amendes (ou amende avec sursis), à des peines de prison avec sursis ou fermes, comme l'eurodéputé Nicolas Bay qui écope de six mois de prison sous bracelet électronique. Condamné lui aussi, Louis Alliot, l’ancien compagnon de Marine Le Pen ne perdra pas immédiatement son mandat de maire de Perpignan s'il fait appel de son jugement.

Réactions de Kremlin et de Viktor Orbán

Peu après l'annonce du verdict, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a réagi avec un message court sur la plateforme X : "Je suis Marine!". Le RN fait partie du groupe "Patriotes pour l'Europe" fondé à la suite des dernières élections européennes à l'initiative de Viktor Orbán.

Le Kremlin s'est également exprimé, condamnant ce qu'il affirme être une "violation des normes démocratiques".

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