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Après les frappes russes meurtrières sur Soumy, les Ukrainiens pleurent les défunts

De la fumée s'élève après une explosion consécutive à une attaque de drone russe à Sumy, en Ukraine.
De la fumée s'élève après une explosion consécutive à une attaque de drone russe à Sumy, en Ukraine. Tous droits réservés  P Photo/Evgeniy Maloletka
Tous droits réservés P Photo/Evgeniy Maloletka
Par Abby Chitty & Nathan Joubioux avec AP
Publié le Mis à jour
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Au moins 35 personnes, dont deux enfants, ont été tuées dans les frappes qui ont touché le centre de Soumy, ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Russie.

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Deux jours après l'attaque russe sur Soumy, l'Ukraine pleure ses défunts. Dimanche 13 avril, au moins 35 personnes, dont deux enfants, ont été tuées dans ce nouveau bombardement, qui a également fait 119 blessés.

Alors que de nombreux Ukrainiens se rendaient à l'Église pour célébrer le dimanche des Rameaux, deux missiles balistiques ont frappé la ville vers 10 h 15, atteignant une zone abritant un certain nombre d'édifices religieux, ont indiqué les autorités ukrainiennes.

"C'est le centre de la ville, la partie centrale, et [dimanche] était une grande fête religieuse. Il y a des édifices religieux des deux côtés de la rue où le bombardement a eu lieu. Les gens se rendaient au culte, il y avait donc beaucoup de blessés", explique Oleg Strilka, porte-parole du service d'urgence de la région de Soumy, qui précise que de nombreux corps gisaient dans la rue.

Oleg Strilka a également décrit la manière dont les pompiers se sont battus pour éteindre les restes de voitures brûlées éparpillés parmi les décombres des bâtiments endommagés.

Lundi, les équipes d'urgence continuaient de déblayer les éclats de verre. Dans le même temps, de nombreuses personnes se sont rassemblées pour déposer des fleurs sur des mémoriaux improvisés en l'honneur des personnes décédées.

Soumy après les frappes russes meurtrières.
Soumy après les frappes russes meurtrières. AP Photo/Evgeniy Maloletka

L'attaque de Soumy est la deuxième attaque de grande envergure à faire autant de victimes civiles en un peu plus d'une semaine. Le 4 avril, un tir de missile meurtrier sur la ville natale du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Kryvyï Rih, a tué une vingtaine de personnes, dont neuf enfants.

Condamnation internationale

À l'unanimité, les dirigeants européens ont condamné l'attaque, certains, dont le ministre des Affaires étrangères lituanien Kestutis Budrys, la qualifiant de crime de guerre.

Ce dernier s'est fait l'écho de l'Ukraine. Il a affirmé que les Russes ont utilisé des armes à sous-munitions pour cibler les civils. Ces dernières "dispersent des sous-munitions ou petites bombes de manière aléatoire sur une large superficie", représentant ainsi "une menace immédiate pour les civils", indique Human Rights Watch.

Pour le ministre polonais des Affaires étrangères, Radek Sikorski, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, cette attaque russe est une réponse à l'accord de cessez-le-feu proposé par les États-Unis, il y a plus d'un mois. "J'espère que le président Trump et l'administration américaine verront que la Russie se moque de leur bonne volonté, et j'espère que les bonnes décisions seront prises", a-t-il assuré.

Un avis partagé par la ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, qui souligné que cette attaque s'est produite juste après que l'envoyé des États-Unis, Steve Witkoff, se soit rendu à Saint-Pétersbourg pour s'entretenir avec le président russe Vladimir Poutine. Cela met en évidence le fait que "la Russie fait preuve d'un mépris total pour le processus de paix, et que la Russie n'a aucune considération pour la vie humaine".

Friedrich Merz, chancelier désigné de l'Allemagne, a qualifié l'attaque de Soumy de "grave crime de guerre". Il a également précisé qu'il restait fidèle à ses appels passés en faveur de l'envoi de missiles de croisière à longue portée Taurus à l'Ukraine, ce que le chancelier sortant, Olaf Scholz, avait refusé de faire. Le futur chancelier a déclaré que l'armée ukrainienne devait être en mesure de "prendre de l'avance sur la situation" et que toute livraison de missiles à longue portée devait se faire en consultation avec les partenaires européens.

Accroître la pression sur la Russie

La France, de son côté, a déclaré que cette attaque démontrait que Vladimir Poutine n'avait pas l'intention d'accepter un cessez-le-feu. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a également appelé l'UE à "prendre les sanctions les plus sévères à l'encontre de la Russie pour asphyxier son économie et l'empêcher d'alimenter son effort de guerre".

L'Union européenne a déjà imposé seize séries de sanctions à la Russie et travaille actuellement sur une 17e série, mais il est de plus en plus difficile de s'accorder sur ces mesures, car elles ont également un impact sur les économies européennes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité de la réaction internationale, mais il a appelé à accroître la pression sur Moscou pour mettre fin à la guerre. "Seule une pression réelle sur la Russie peut mettre fin à cette situation. Nous avons besoin de sanctions tangibles contre les secteurs qui financent la machine à tuer russe", a-t-il écrit sur X.

Dans son allocution nocturne de lundi, le président ukrainien a déclaré que "les propagandistes de l'État russe préparent leur public au fait que les négociations et la diplomatie ne fonctionneront pas".

"Ils n'ont pas peur à Moscou en ce moment. Et si la pression sur la Russie n'est pas suffisante, ils continueront à faire ce qu'ils ont l'habitude de faire : continuer à se battre", a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, affirme que les missiles visaient "les commandants militaires ukrainiens et leurs collègues occidentaux" à Soumy, accusant Kyiv d'utiliser les civils comme boucliers en organisant des réunions militaires dans le centre de la ville. Le ministère russe de la Défense a également déclaré que l'attaque avait tué plus de 60 soldats, mais n'a fourni aucune preuve à l'appui de ses affirmations.

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