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Un polluant éternel présent dans des vins européens

L'étude de l'ONG PAN Europe révèle des traces de TFA, un polluant éternal, dans des vins européens
L'étude de l'ONG PAN Europe révèle des traces de TFA, un polluant éternal, dans des vins européens Tous droits réservés  AP Photo
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Par Grégoire Lory
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Selon une étude menée par PAN Europe dans 10 pays membres de l’UE, des traces de TFA, un résidu de PFAS, sont présentes dans le vin.

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Le vin européen n’échappe pas aux polluants éternels. C’est ce qui ressort d’une étude publiée mercredi par PAN Europe (Pesticide Action Network Europe). Le document de l'ONG souligne une progression de la molécule TFA, un résidu de PFAS, dans des bouteilles européennes achetées dans des supermarchés.

L’enquête, réalisée auprès de 10 pays membres de l’UE producteurs de vin, révèle des taux parfois 100 fois supérieurs à ceux retrouvés dans l’eau potable selon l’ONG qui alerte sur une pollution aux origines multiples.

"Ce sont donc tous ces gaz fluorés qu'on retrouve à nouveau dans nos systèmes de refroidissement qui sont très présents et qui sont en fait émis dans l'atmosphère", explique Salomé Roynel, chargée de politique pour PAN Europe.

"En ce qui concerne les contaminations de l'eau souterraine, on sait que la source principale ce sont les PFAS pesticides parce que ce sont des substances qui sont directement pulvérisées sur les sols, qui contaminent les cultures et qui de fait se retrouvent dans les eaux souterraines", ajoute-t-elle.

Une bascule en 1988

Enquêter sur le vin permet de mener une étude chronologique et de remonter dans le temps. L’ONG souligne ainsi qu’il n’y avait pas de traces de TFA dans le vin avant 1988. Mais au-delà de cette date, la croissance devient graduelle et s’accélère à partir de 2010.

Cette bascule à la fin des années 1980 s’explique selon PAN Europe par la signature du protocole de Montréal dont l'objectif était de protéger la couche d'ozone avec l'élimination progressive de produits chimiques. Mais "c'est le protocole de Montréal qui va engendrer l'utilisation de gaz fluoré émetteurs de TFA, et c'était aussi la période à partir de laquelle se sont développés les PFAS pesticides", souligne Salomé Roynel.

"On peut vraiment voir une coïncidence claire entre la croissance de la pollution ou de la contamination au TFA des vins et la croissance en utilisation des gaz fluorés et des PFAS pesticides".

Toxicité sur les fœtus de lapin

PAN Europe explique aussi avoir trouvé des traces de TFA dans des vins bio. L’ONG appelle donc au principe de précaution car cette molécule est "une substance qui est restée hors des radars pendant très longtemps. On a très peu d'études sur sa toxicité", reconnaît Salomé Roynel.

"Néanmoins, il y a des études récentes qui ont été conduites par l'industrie, qui démontrent des effets nocifs sur des fœtus de lapin et qui laisseraient penser à des effets de toxicité pour la reproduction, donc des effets sur le développement des fœtus", poursuit-elle.

Salomé Roynel reconnaît qu’il est possible de se débarrasser des molécules de TFA. Toutefois, la technologie est coûteuse, énergivore et nécessite de l'eau. Se pose donc la question de l’usage par la suite de cette eau traitée et contaminée.

Avec ce rapport, PAN Europe souhaite interpeller les Etats membres de l’UE. Les 27 doivent se réunir le mois prochain pour négocier la possibilité d’interdire un PFAS pesticide.

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