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Russie : Amnesty International déclarée "organisation indésirable" par le parquet

Agnès Callamard, directrice générale d'Amnesty International, prononce un discours sur la solidarité envers les Ukrainiens, Paris, le 27 mars 2023.
Agnès Callamard, directrice générale d'Amnesty International, prononce un discours sur la solidarité envers les Ukrainiens, Paris, le 27 mars 2023. Tous droits réservés  AP Photo/Michel Euler
Tous droits réservés AP Photo/Michel Euler
Par Clea Skopeliti & euronews en russe
Publié le Mis à jour
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L'ONG de défense des droits de l'homme est la dernière cible en date de la répression du Kremlin contre les dissidents. Les autorités du pays ont érigé en infraction pénale le fait de coopérer avec Amnesty International ou de le soutenir financièrement.

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Les autorités russes ont inscrit Amnesty International sur la liste des "organisations indésirables", rendant illégales sa présence dans le pays, a annoncé lundi le bureau du procureur général de Russie.

Cette décision des autorités russes signifie que l'ONG nobélisée, devra cesser toute activité en Russie et que ceux qui coopèrent avec elle ou la soutiennent, même en partageant une publication sur les réseaux sociaux, s'exposent à des poursuites.

Le parquet général russe affirme, en reprenant les clichés de la propagande du Kremlin, que le siège londonien de l'organisation de défense des droits de l'homme serait "un centre de préparation de projets russophobes mondiaux financés par les complices du régime de Kyiv" et que ses membres "font tout leur possible pour intensifier la confrontation militaire dans la région, en justifiant les crimes des néo-nazis ukrainiens, en appelant à leur financement, en insistant sur l'isolement politique et économique de notre pays".

Amnesty aurait également "soutenu des organisations extrémistes" et "financé les activités d'agents étrangers [en Russie]", peut-on lire dans le communiqué des procureurs.

Il s'agit d'une nouvelle étape dans la répression des défenseurs des droits de l'homme, des activistes antiguerre et des journalistes indépendants, qui s'est intensifiée depuis l'invasion à grande échelle de l'Ukraine en 2022.

Amnesty International : "Nous ne céderons pas aux menaces"

Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, a réagi au nouveau statut criminalisant les activités de l'ONG en Russie, en ces termes :

"Nous continuerons à travailler sans relâche pour que tous les responsables de graves violations des droits de l'homme, que ce soit en Russie, en Ukraine ou ailleurs, soient traduits en justice. En d'autres termes, aucune attaque autoritaire ne fera taire notre lutte pour la justice. Amnesty n'abandonnera jamais et ne reculera jamais dans son combat pour la défense des droits humains en Russie et ailleurs", peut-on lire dans son communiqué.

Plus de 200 organisations, allant de médias indépendants à des groupes de réflexion et des organismes de lutte contre la corruption, ont été frappées de la désignation "organisation indésirable".

Les sanctions sont sévères. Le mois dernier, un tribunal russe a condamné quatre journalistes à cinq ans et demi de prison après les avoir reconnus coupables d'"extrémisme". Ils étaient accusés d'avoir travaillé pour un groupe anticorruption fondé par le leader de l'opposition russe Alexeï Navalny, mort le 16 février 2024 en prison.

Fondée en 1961, Amnesty International mène des recherches et des campagnes contre les violations des droits de l'homme dans le monde entier. Son travail est axé sur des questions telles que la répression politique et la torture, et elle milite pour la libération des personnes qu'elle considère comme injustement emprisonnées.

En 1977, l'organisation décrochait le prix Nobel de la paix.

Sources additionnelles • AP

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