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L'Espagne annule un contrat pour des missiles afin de s'éloigner de la technologie israélienne

Un missile SPIKE est lancé lors d'exercices de tir réel sur l'île de Yeonpyeong, près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, 26 juin 2024.
Un missile SPIKE est lancé lors d'exercices de tir réel sur l'île de Yeonpyeong, près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, 26 juin 2024. Tous droits réservés  AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par Gavin Blackburn avec AP
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Les systèmes auraient été développés en Espagne par Pap Tecnos, une filiale madrilène de l'entreprise israélienne Rafael Advanced Defence Systems, selon les médias locaux.

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L'Espagne a annulé un contrat d'achat de systèmes de missiles antichars qui devaient être fabriqués à Madrid par une filiale d'une société israélienne, dans le but de s'éloigner de la technologie militaire israélienne, a déclaré mardi le ministère de la Défense du pays ibérique.

La décision affectera la licence pour 168 systèmes de missiles antichars SPIKE LR2, d'une valeur estimée à 285 millions d'euros.

Ces systèmes auraient été développés en Espagne par Pap Tecnos, une filiale madrilène de l'entreprise israélienne Rafael Advanced Defence Systems, ont indiqué les médias locaux.

"L'objectif est clair : une déconnexion totale de la technologie israélienne", a déclaré à la presse Pilar Alegría, porte-parole du gouvernement, ajoutant que le gouvernement étudiait "les effets de l'annulation".

Le ministère israélien de la Défense a renvoyé les questions sur la décision à Rafael, qui a refusé de faire des commentaires. Pap Tecnos n'a pas non plus fait de commentaire.

La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, arrive à une réunion du Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine au siège de l'OTAN à Bruxelles, le 11 avril 2025.
La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, arrive à une réunion du Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine au siège de l'OTAN à Bruxelles, le 11 avril 2025. AP Photo

L'Espagne a approuvé l'accord le 3 octobre 2023, quatre jours avant l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.

Cette attaque a fait environ 1 200 morts, pour la plupart des civils.

Le Hamas a pris 251 personnes en otage et en détient toujours 58 à Gaza, dont moins de 24 seraient encore en vie.

Le gouvernement espagnol de gauche affirme avoir cessé d'exporter des armes vers Israël depuis le 2 octobre de cette année-là, mais des rapports indiquent que certaines cargaisons ont pu être écoulées.

Les autorités ont fait valoir à l'époque que les systèmes utilisés par les forces espagnoles étaient obsolètes et devaient être remplacés par des versions plus modernes, comme celles utilisées par les armées alliées.

L'Espagne a officiellement reconnu un État palestinien en mai 2024, dans le cadre d'un effort coordonné avec la Norvège et l'Irlande.

Un mois plus tard, l'Espagne est devenue le premier pays européen à demander à la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction des Nations unies, l'autorisation de se joindre à une affaire montée par l'Afrique du Sud qui accuse Israël de génocide à Gaza. Israël nie fermement cette accusation.

L'Occident s'inquiète de plus en plus de l'offensive militaire israélienne à Gaza, qui a tué à ce jour 54 000 Palestiniens, selon le ministère de la santé dirigé par le Hamas, dont les chiffres ne font pas de distinction entre les combattants et les civils.

La semaine dernière, le ministère israélien des Affaires étrangères a accusé le président français Emmanuel Macron d'être en "croisade contre l'État juif", après qu'il a exhorté la communauté internationale à durcir sa position à l'égard d'Israël si la situation humanitaire à Gaza ne s'améliore pas.

"Il n'y a pas de blocus humanitaire. Il s'agit d'un mensonge flagrant", a déclaré le ministère, défendant le contrôle qu'il exerce sur l'acheminement de l'aide dans l'enclave.

"Mais au lieu de faire pression sur les terroristes djihadistes, Macron veut les récompenser en leur donnant un État palestinien. Il ne fait aucun doute que sa fête nationale sera le 7 octobre", précise le communiqué, en référence à l'attaque militante du 7 octobre 2023 contre Israël.

De la fumée s'élève vers le ciel après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, le 1er juin 2025
De la fumée s'élève vers le ciel après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, le 1er juin 2025 AP Photo

Lors d'une interview télévisée de trois heures au début du mois de mai, M. Macron a déclaré que l'Europe devrait envisager de sanctionner Israël en raison de la situation humanitaire à Gaza, où des centaines de milliers de personnes seraient désormais menacées de famine.

Le mois dernier, le gouvernement britannique a déclaré qu'il suspendait les négociations de libre-échange avec Israël et qu'il avait introduit de nouvelles sanctions sur les colonies en Cisjordanie, alors que Westminster intensifiait ses critiques à l'égard de l'opération militaire en cours à Gaza.

Le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré que l'accord commercial existant entre le Royaume-Uni et Israël restait en vigueur, mais que le gouvernement ne pouvait pas poursuivre les discussions avec une administration menant ce qu'il a appelé des politiques "flagrantes" dans les deux territoires.

Ces remarques font suite à une condamnation commune qu'il a émise le 19 mai avec M. Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney, et qui constitue l'une des critiques les plus importantes formulées par des alliés proches à l'égard de la gestion par Israël de la guerre à Gaza et de ses actions en Cisjordanie.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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