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L'Espagne reconnait officiellement la Palestine comme un État indépendant

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'exprime devant le Parlement espagnol à Madrid, le 22 mai 2024.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'exprime devant le Parlement espagnol à Madrid, le 22 mai 2024. Tous droits réservés Eduardo Parra/AP
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Par Serge Duchêne avec AP
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Dans un discours précédant le Conseil des ministres, qui approuvera la mesure, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a déclaré que "ce n'est pas seulement une question de justice historique... c'est une nécessité si nous voulons parvenir à la paix".

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Mardi, l'Espagne a officiellement reconnu la Palestine en tant qu'État indépendant, une décision qu'elle a prise conjointement avec l'Irlande et la Norvège et qui avait été annoncée le 22 mai.

Dans un discours institutionnel précédant le Conseil des ministres, qui approuvera la reconnaissance, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a déclaré que "ce n'est pas seulement une question de justice historique, avec les aspirations légitimes du peuple de Palestine, c'est aussi une nécessité si nous voulons parvenir à la paix".

"Ce n'est pas une décision que nous prenons à l'encontre de qui que ce soit", a précisé l'actuel locataire Palais de la Moncloa. Le chef de l'exécutif a assuré que la décision était basée "sur le respect international" et a expliqué qu'aucune modification des frontières de 1967 n'était reconnue. 

L'Irlande et la Norvège prévoient également d'officialiser leur reconnaissance d'un État palestinien mardi. Alors que des dizaines de pays ont reconnu un État palestinien, aucune des grandes puissances occidentales ne l'a fait, et l'on ne sait pas quelle différence la démarche de l'Irlande, de l'Espagne et de la Norvège, qui n'est pas membre de l'UE, pourrait faire sur le terrain. Cette reconnaissance constitue toutefois une avancée significative pour les Palestiniens, qui estiment qu'elle confère une légitimité internationale à leur combat.

Le froid entre l'UE et l'Israël

Les relations entre l'UE et Israël se sont détériorées lundi, à la veille de la reconnaissance diplomatique de l'Irlande et de l'Espagne, membres de l'UE, Madrid insistant sur le fait que des sanctions devraient être envisagées à l'encontre d'Israël pour ses attaques meurtrières incessantes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré à l'Espagne que son consulat à Jérusalem ne serait pas autorisé à aider les Palestiniens.

Dans le même temps, le responsable de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a pesé de tout son poids pour soutenir la Cour pénale internationale, dont le procureur cherche à obtenir un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d'autres personnes, y compris des dirigeants du groupe militant du Hamas.

Les mots de colère ont abondé, M. Katz accusant l'Espagne de "récompenser la terreur" en reconnaissant un État palestinien, et déclarant que "les jours de l'Inquisition sont révolus". Il a fait référence à la tristement célèbre institution espagnole créée au XVe siècle pour maintenir l'orthodoxie catholique romaine, qui obligeait les juifs et les musulmans à fuir, à se convertir au catholicisme ou, dans certains cas, à risquer la mort.

"Personne ne nous forcera à convertir notre religion ni ne menacera notre existence. Ceux qui nous font du mal, nous leur ferons du mal en retour", a déclaré M. Katz.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a critiqué ces commentaires et a déclaré que ses collègues irlandais et norvégiens "recevaient également des provocations absolument injustifiées et absolument répréhensibles de la part de notre collègue israélien" en raison de leurs projets de reconnaissance de la Palestine.

"Face à ceux qui veulent nous diviser par toute sorte de propagande intimidante, l'unité des Européens est essentielle pour envoyer un message très fort", a-t-il déclaré.

Lundi également, le premier ministre slovène, Robert Golob, a déclaré que son gouvernement prendrait une décision sur la reconnaissance d'un État palestinien jeudi et la transmettrait au Parlement pour approbation finale. La Slovénie a lancé la procédure de reconnaissance au début du mois, et M. Golob a subi des pressions pour accélérer le processus depuis que l'Espagne, la Norvège et l'Irlande ont annoncé qu'elles procéderaient à la reconnaissance.

L'annonce conjointe de l'Espagne, de l'Irlande et de la Norvège la semaine dernière a déclenché la colère des autorités israéliennes, qui ont convoqué les ambassadeurs des pays à Tel-Aviv au ministère des Affaires étrangères, où ils ont été filmés alors qu'on leur montrait des vidéos de l'attaque du Hamas et des enlèvements du 7 octobre.

M. Albares a critiqué le traitement réservé aux ambassadeurs européens en Israël. "Nous rejetons ce qui n'est pas conforme à la courtoisie diplomatique et aux coutumes de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques", a-t-il déclaré.

"Mais dans le même temps, nous avons également convenu que nous n'allions pas céder à une quelconque provocation qui nous éloignerait de notre objectif", a-t-il ajouté. "Notre objectif est de reconnaître l'État de Palestine, de faire tous les efforts possibles pour parvenir à un cessez-le-feu permanent le plus rapidement possible et, enfin, de parvenir à une paix définitive.

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