Le chaos a éclaté au Parlement espagnol lors de sa première session depuis que Santos Cerdán, proche collaborateur du Premier ministre Pedro Sanchez, a été impliqué dans un scandale de corruption.
Le ton est monté rapidement au Parlement espagnol mercredi, lors de sa première session depuis que la police espagnole a révélé un vaste scandale de corruption impliquant le numéro trois du Parti socialiste, Santos Cerdán, la semaine dernière.
Les députés du Parti populaire (PP) ont tapé sur leurs sièges et crié "Démission, démission !", alors que Santiago Abascal, leader du parti d'extrême droite Vox, s'en est violemment pris au chef du gouvernement.
"Vous êtes indécent. Même vos partisans n'en doutent pas. Toute l'Espagne le sait. Vous êtes un corrompu et un traître", a déclaré Santiago Abascal avant de quitter l'hémicycle sans écouter la réponse du Premier ministre Pedro Sánchez.
Ce dernier a adopté une approche offensive en rappelant aux autres partis leurs propres affaires de corruption. Le chef du gouvernement espagnol a notamment évoqué l'affaire Gürtel, quand des centaines de responsables du Parti populaire (PP) ont été visés par des allégations de corruption, de blanchiment d'argent et de fraude fiscale.
L'opposition exhorte Pedro Sánchez à convoquer des élections anticipées
Le président du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, a reproché à Pedro Sanchez de ne pas avoir convoqué des élections anticipées, et l'accuse de se poser en victime et d'être profondément corrompu.
"Vous êtes un président profondément piégé dans un système de corruption. Vous avez beau le dissimuler, vous n'êtes pas la victime. Les victimes sont les Espagnols", a-t-il déclaré.
"Vous êtes venus dire que vous ne convoquerez pas d'élections parce que vous les perdriez. Vous n'avez pas à sauver les Espagnols d'eux-mêmes ; les Espagnols doivent se sauver de vous, et ils attendent votre lettre de démission", a-t-il ajouté.
Pedro Sánchez a complètement changé de ton, passant des excuses de la semaine dernière à une offensive coordonnée contre l'opposition du PP et de Vox. Le dirigeant espagnol estime qu'ils n'ont pas la légitimité nécessaire pour parler de corruption, étant donné les graves affaires dont ils ont eux-mêmes fait l'objet.
La différence, estime le chef du gouvernement, est que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) agit aux premiers signes de corruption, alors que le PP et Vox la "dissimulent".
Le Parti socialiste fragilisé par l'affaire Cerdán
Tout au long de la séance parlementaire de mercredi, Pedro Sánchez a tenté de détourner les discussions de l'affaire de corruption impliquant le numéro trois du Parti socialiste, mais en vain.
Le gouvernement espagnol socialiste est dans la tourmente depuis que des enregistrements audio ont été publiés par la police espagnole la semaine dernière.
Ces derniers ont confirmé que Santos Cerdán, proche collaborateur de Pedro Sánchez, était impliqué dans un système illégal qui lui permettait de recevoir des pots-de-vin en échange de l'attribution de contrats de travaux publics.
Santos Cerdán s'est défendu de toutes les allégations à son encontre mais a immédiatement démissionné de son poste. Pedro Sánchez a par ailleurs nié que le Parti socialiste lui-même ait reçu un quelconque financement dans cette affaire.