Les sénateurs ont approuvé à l'unanimité le texte qui rend ce crime passible de prison à perpétuité.
En Italie, le Sénat a approuvé le projet de loi visant à intégrer le crime spécifique de féminicide dans le code pénal, en le rendant passible de la réclusion à perpétuité.
Mercredi, le palais Madame a approuvé la mesure à l'unanimité, ce qui augure bien de la confirmation de son entrée en vigueur par la Chambre des députés.
Dans un nouvel article du code pénal, le 577 bis, le féminicide est imputé à "quiconque cause la mort d'une femme" en commettant "des actes de discrimination, de haine ou de prévarication, ou par des actes de contrôle, de possession ou de domination envers la victime en tant que femme" ou "en relation avec le refus de la femme d'établir ou de maintenir une relation affective ou en tant qu'acte de restriction de ses libertés individuelles".
Cette unanimité semble être le résultat d'un regain d'attention pour le phénomène des féminicides, qui a connu une forte croissance en Italie ces dernières années.
Ce que prévoit le projet de loi sur le féminicide
L'accord entre la majorité et l'opposition a permis de négocier une version finale qui inclut l'aspect relationnel et le rejet de la femme, qui est souvent le motif d'un féminicide. Le texte parlait initialement d'un "acte de discrimination ou de haine à l'égard de la personne offensée en tant que femme, dans le but de réprimer l'exercice de ses droits ou libertés ou, en tout état de cause, l'expression de sa personnalité".
La nouvelle définition du féminicide couvre également les personnes qui se perçoivent comme des femmes et qui ont évolué vers une autre identité de genre.
La mesure renforce les circonstances aggravantes pour les mauvais traitements dans la famille, les blessures et le harcèlement, ainsi que les mesures préventives, du bracelet électronique renforcé à l'interdiction d'approcher.
La loi alloue également 10 millions d'euros pour soutenir les orphelins laissés par les féminicides et les mineurs dont une femme ne peut plus s'occuper correctement après avoir subi une tentative de féminicide.
"Je suis extrêmement satisfait" car "sur les questions importantes, le Sénat sait s'exprimer sans distinction d'appartenance", a déclaré le président du Sénat, Ignazio La Russa .
La Première ministre Giorgia Meloni s'est également félicité de l'unanimité du vote du Sénat. "L'Italie est parmi les premières nations à s'engager dans cette voie qui, nous en sommes convaincus, peut contribuer à lutter contre un fléau intolérable".
Les oppositions des partis Pd, Avs et M5s, qui ont vu certains de leurs amendements acceptés, dénoncent le manque d'investissement de la loi dans la prévention, en particulier l'éducation affective à l'école, à laquelle la majorité de centre-droit s'est toujours opposée.