Les deux parties se sont rencontrées pour discuter des préoccupations belges liées à l'utilisation des avoirs russes gelés pour financer l'Ukraine dans le cadre d'un prêt sans précédent. Les discussions n'ont pas abouti à une avancée, alors que le sommet UE de décembre n'est déjà pas très loin.
Les fonctionnaires de l'UE et le gouvernement belge n'ont pas réussi à sortir de l'impasse concernant la proposition d'utiliser les actifs russes immobilisés pour financer la reconstruction de l'Ukraine au cours des deux prochaines années.
Une réunion technique entre la Commission et les cabinets du Premier ministre Bart De Wever et du ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot a eu lieu vendredi.
Selon des sources proches des discussions, le gouvernement belge s'inquiète de plus en plus de l'absence de propositions alternatives de la Commission européenne à l'utilisation des avoirs russes gelés pour financer l'Ukraine.
L'UE insiste sur un plan visant à utiliser 140 milliards d'euros d'actifs russes gelés détenus par le dépositaire financier belge Euroclear.
Une incertitude juridique persistante sur le scénario de l'après-guerre
Toutefois, le gouvernement belge estime que cette opération sans précédent comporte des risques importants et demande des garanties juridiques afin de ne pas être tenu pour responsable des conséquences imprévues. Il s'inquiète également des représailles russes.
L'État belge estime qu'il sera confronté à des procédures juridiques coûteuses si la Russie ou l'un de ses associés intentent une action en justice pour récupérer les actifs à la fin de la guerre.
La Commission cherche des moyens de maintenir le financement de l'Ukraine stable jusqu'en 2026, alors que les coûts associés à la guerre augmentent sans le soutien des États-Unis, qui a diminué depuis l'entrée en fonction du président Donald Trump.
En octobre, les dirigeants européens ont décidé de revoir la question et de prendre une décision finale en décembre, après avoir exploré d'autres solutions. Jusqu'à présent, la révision n'a pas convaincu la partie belge.
"Ce que nous attendons et qui a été convenu lors du Conseil européen, c'est que toutes les options possibles soient élaborées en détail et présentées lors du prochain Conseil ", a déclaré la source à Euronews.
"Toutes les options doivent être sur la table", a-t-on ajouté.
La Belgique appelle à une prise de décision collective
"Pour la Belgique, il est essentiel que toutes les options soient explorées. Chaque approche possible doit être examinée avec rigueur et transparence, afin de garantir la meilleure solution", a déclaré notre source.
"Pour être franc, nous attendons toujours les autres options que la Commission européenne était censée présenter, comme convenu lors du Conseil européen d'octobre", selon les sources d'Euronews.
À la question de savoir si le gouvernement est "frustré" par le manque évident d'autres options à explorer, la source a répondu : "Pas encore frustré, mais l'heure (du sommet) approche et nous restons constructifs".
L'UE doit prendre "collectivement" la meilleure décision, ont-ils ajouté.
"Vous ne pouvez pas prendre la meilleure décision si vous n'avez pas toutes les options avec leurs côtés positifs et négatifs", a déclaré la source.
Si le plan échoue, certaines options évoquées officiellement comprennent l'émission d'une dette commune, des provisions bilatérales des États membres ou un prêt-relais à court terme. Les États membres admettent en privé qu'aucune de ces options ne serait aussi importante ou stable que le prêt pour les réparations.
Une source européenne a déclaré qu'elle s'attendait toujours à ce qu'un accord soit trouvé avec les Belges, tout en admettant que le temps presse avant que les dirigeants ne se réunissent à Bruxelles en décembre pour le dernier sommet du Conseil européen de l'année.