L'ancien chef d'état-major de la Marine du Portugal, Henrique Gouveia e Melo, a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle du pays. Selon lui, sa décision a également été prise en tenant compte de "l'instabilité interne qui s'est répandue" dans le pays.
Après plus de 40 ans passés à la tête de la Marine du Portugal, Henrique Gouveia e Melo se lance dans un nouveau défi : l'élection présidentielle portugaise de 2026.
Celui que beaucoup considèrent comme le "sauveur du pays" en raison de sa gestion de la “task force” vaccinale pendant la pandémie de COVID-19, a confirmé sa candidature et rencontré dans la foulée des résistances de la classe politique établie. L'actuel ministre de l'Economie, Manuel Castro de Almeida, a même déclaré qu'un militaire à la plus haute fonction de la nation serait une "anomalie".
"Je demande si le fait d'être courageux, d'être loyal, d'avoir servi le pays sans réserve et d'être honnête me diminue. L'armée n'est pas autoritaire. Le personnel militaire exerce une discipline pendant qu'il est dans les forces armées. En dehors des forces armées, il faut être flexible" répond Henrique Gouveia e Melo à Euronews.
Selon lui, la flexibilité comme par l'idéologie : "je suis essentiellement une personne modérée et équilibrée du centre politique. Mais je suis un pragmatique. Je veux résoudre les problèmes qui affectent la vie des Portugais depuis longtemps. Pendant plus de 20 ans, nous avons pratiquement stagné."
“L’amiral”, c’est ainsi qu’on l’appelle dans la presse désormais, estime que son indépendance est un atout dans ce scrutin : "au cours de cette campagne, les autres candidats ont été soutenus financièrement par les partis et par la structure et les personnes des partis, ce qui crée des dépendances. Je ne bénéficie d'aucun de ces soutiens."
Durant sa campagne, l'ancien militaire veut également mettre l'accent sur la défense de l'Europe. Selon lui, le soutien des pays européens à l'Ukraine est crucial. Alors que les Etats-Unis ont présenté à Kyiv un plan de paix contenant de nombreuses concessions à la Russie, L'ancien chef d'état-major de la Marine du Portugal appelle à la prudence : "une négociation de paix ne se fait pas en un ou deux mois. Il y a des propositions, des contre-propositions, des avancées, des reculs. Mais une paix durable, parce qu'une paix qui ne fait que reporter le problème est une paix dangereuse pour l'Europe."
L'Europe est également en état d'alerte depuis le survol de son espace aérien par plusieurs drones, que l'OTAN attribue à la Russie. La Lituanie a adopté une loi permettant de les abattre. Une mesure envisagée par la France et l'Allemagne, et que le candidat soutien aussi : "imaginez qu'un navire d'un certain pays place dix drones au-dessus de Lisbonne. Que faisons-nous ? Laissons-nous les drones faire ce qu'ils ont l'intention de faire sans savoir exactement ce qu'ils veulent faire ? Ce type d'initiative législative est tout à fait logique pour renforcer notre capacité d'autodéfense."
Henrique Gouveia e Melo connaît les mers comme personne. Il prévient que les drones sous-marins sont l'une des principales menaces d'une guerre hybride qui dure depuis plus longtemps qu'on ne le pense, et profite de l'occasion pour se mettre en avant. Selon lui, la Marine portugaise fait un travail révolutionnaire sur ce front, ce qui lui permettra de jouer un rôle crucial dans la défense de l'Europe.