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La Commission européenne fait monter la pression sur la France au sujet de l'accord avec le Mercosur

Des agriculteurs français manifestent contre l'alliance commerciale Mercosur avec les pays d'Amérique du Sud, le 14 octobre 2025 près de la Tour Eiffel à Paris.
Des agriculteurs français manifestent contre l'alliance commerciale Mercosur avec les pays d'Amérique du Sud, le 14 octobre 2025 près de la Tour Eiffel à Paris. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Peggy Corlin
Publié le
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La France souhaite retarder le vote des États membres sur l'accord, alors que la colère des agriculteurs ne cesse de croître. Mais l'exécutif européen affirme que l'évolution du paysage géoéconomique mondial rend l'accord urgent.

La Commission européenne a déclaré lundi qu'elle prévoyait de signer l'accord du Mercosur d'ici la fin de l'année, augmentant ainsi la pression sur la France pour qu'elle lève son opposition cette semaine.

Cette décision intervient alors que le président français Emmanuel Macron est confronté à la colère croissante des agriculteurs à propos de l'accord.

Entre-temps, les partisans sont devenus impatients après 25 ans de négociations entre les pays du Mercosur - l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay - et la Commission.

"Pour la Commission, signer l'accord maintenant est une question d'une importance cruciale sur le plan économique, diplomatique et géopolitique, mais aussi en termes de crédibilité sur la scène internationale", a déclaré Olof Gill, porte-parole adjoint de la Commission, à la presse.

La France a répliqué dans une déclaration publiée dimanche par le bureau du premier ministre Sébastien Lecornu, appelant à un report des échéances de décembre.

"Alors qu'un sommet du Mercosur est prévu le 20 décembre, il est clair que (...) les conditions ne sont pas réunies pour un vote du Conseil de l'UE sur l'autorisation de la signature de l'accord", a indiqué la déclaration.

L'accord conclu en 2024 libéraliserait le commerce entre l'UE et les pays du Mercosur. Toutefois, les agriculteurs français affirment qu'il les exposerait à la concurrence déloyale des importations en provenance d'Amérique latine.

La France est à la tête de l'opposition au sein du Conseil européen, exigeant des garanties solides pour suspendre les réductions tarifaires si les importations perturbent les marchés de l'UE, des "clauses de réciprocité" qui alignent les normes environnementales et agricoles du Mercosur sur celles de l'UE, ainsi que des contrôles sanitaires et phytosanitaires plus stricts de la part de l'UE.

La Commission propose de renforcer la surveillance du marché

"Depuis la conclusion des négociations politiques l'année dernière à la même époque, la Commission a écouté attentivement les agriculteurs européens, les consommateurs, les États membres et les députés européens et a agi de manière décisive en répondant à toutes les préoccupations et à toutes les demandes par des mesures d'accompagnement efficaces", a déclaré Olof Gill.

Les législateurs de l'UE voteront mardi sur une clause de sauvegarde proposée par la Commission, certains députés ayant ajouté des amendements sur la réciprocité.

Les États membres ont déjà soutenu la clause de sauvegarde, mais sans garantie de réciprocité. Les discussions entre le Parlement européen et les gouvernements devraient suivre rapidement.

"La réciprocité est également un problème pour les agriculteurs allemands. Mais comme l'Allemagne soutient l'accord parce qu'elle y voit des intérêts offensifs forts, Berlin ne prendra pas le risque de faire échouer l'accord sur la question de la réciprocité", a déclaré un fonctionnaire parlementaire à Euronews.

Si les législateurs évitent d'imposer les normes de production de l'UE aux importations du Mercosur, la sauvegarde pourrait être accélérée.

Les partisans de l'accord, menés par l'Allemagne et l'Espagne, affirment qu'il est vital pour l'UE de perdre du terrain sur le marché américain et pour la Chine d'étendre son influence en Amérique latine.

L'obtention d'une majorité qualifiée reste incertaine. La Pologne et la Hongrie se sont jointes à la France pour s'opposer au pacte, tandis que la Belgique et l'Autriche prévoient de s'abstenir. Les Pays-Bas et l'Irlande n'ont pas encore fait connaître leur position, et la position de l'Italie sur le vote n'est pas claire.

Le président français Emmanuel Macron, déjà affecté par l'instabilité politique intérieure, doit maintenant faire face à la colère des agriculteurs concernant la gestion par son gouvernement de la dermatose nodulaire, un virus hautement contagieux affectant le bétail.

"La France continuera à défendre fermement ses intérêts agricoles", a déclaré dimanche le bureau de Lecornu.

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