Prenez votre école en SELFIE pour découvrir son potentiel numérique

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Par Denis LoctierStéphanie Lafourcatère
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Dans cette édition de Futuris, nous découvrons SELFIE, un nouvel outil destiné aux écoles pour qu'elles auto-évaluent leur usage des technologies numériques. La plateforme gratuite et disponible dans une vingtaine de langues est le fruit d'un vaste projet de recherche européen.

Au sein de l'école Itaka de Séville, la majeure partie du temps, les appareils électroniques ont remplacé les livres. Les élèves travaillent par petits groupes sur des projets en s'appuyant sur des documents partagés, aussi bien en classe qu'à la maison. Le programme intègre également des matières innovantes comme la robotique.

"On est des adolescents, alors on aime ces technologies," assure Blanca Muñoz Umpiérrez, l'une des élèves. "Je crois que comme ça, on est plus impliqué dans ce qu'on doit apprendre que lorsqu'on doit lire des livres," estime-t-elle.

On estime qu'environ 90% des emplois de demain nécessiteront des compétences numériques.

Comment mieux les acquérir ? Pour le savoir, encore faut-il disposer d'un retour d'expérience de la part des élèves et des enseignants.

"En réalité, on n'a jamais pris le temps d'analyser comment on utilise ces technologies et surtout, de se demander comment on veut s'en servir dans l'avenir : en d'autres termes, quel est notre plan d'action pour les prochaines années," reconnaît Carmen Lázaro, directrice de l'école Itaka et professeure de mathématiques.

Auto-évaluation en ligne

Itaka fait partie des 650 écoles européennes qui testent un outil d'auto-évaluation en ligne appelé SELFIE.

Il recueille de manière anonyme, le point de vue des élèves et du personnel d'éducation et établit un rapport qui synthétise les forces et les faiblesses de l'établissement dans son utilisation des technologies.

"SELFIE permet de collecter des données à 360 degrés : des informations sur les infrastructures, les appareils, le Wi-Fi notamment, mais aussi sur la manière dont les technologies sont utilisées pour enseigner et apprendre, pour évaluer les élèves, pour la communication, notamment," souligne Panagiotis Kampylis, coordinateur de SELFIE et chercheur spécialisé dans l'apprentissage et les compétences de l'ère numérique au Centre commun de recherche de la Commission européenne, institution au cœur du projet.

SELFIE est développé par le Centre commun de recherche et la Direction générale de l'éducation et de la culture de la Commission européenne en lien avec un groupe d'experts à travers l'Europe.

Cet outil gratuit et facile d'utilisation est mis à la disposition de toutes les écoles. _"SELFIE est un élément du Plan d'action en matière d'éducation numérique. et l'objectif, c'est d'avoir 1 million d'utilisateurs fin 2019, que ce soit des directeurs d'écoles, des enseignants et des élèves des Etats membres de l'Union européenne et des pays des Balkans occidentaux,"_ précise Panagiotis Kampylis.

Officiellement lancé fin octobre dans un collège de Varsovie, SELFIE est disponible dans 24 langues de l'Union européenne et le sera bientôt en serbe, russe, géorgien et turc notamment.

L'idée, c'est que les établissements puissent faire le point sur leur usage du numérique sans les inciter à se comparer les uns les autres.

Un outil adaptable

"C'est très important pour un directeur de savoir comment son école fonctionne à tous les niveaux pour les élèves et les professeurs et en matière d'équipement ; je peux me dire que mon école est au top, mais je peux me tromper : SELFIE peut le vérifier," indique Joanna Kiełbasa, principale du collège Klementyna Hoffmanowa.

SELFIE peut être adapté à chaque établissement grâce à des questions complémentaires qui peuvent ainsi couvrir d'autres aspects de l'enseignement en termes de sujets, projets et méthodes.

"C'est un outil très flexible, très modulable et il est vraiment fait pour permettre aux écoles de s'auto-évaluer : il ne s'agit pas d'atteindre un objectif en particulier, ni de se comparer les unes aux autres," insiste Deirdre Hodson, coordinatrice du projet SELFIE au sein de l'équipe dédiée à l'éducation numérique à la Commission européenne avant d'ajouter : "C'est comme si l'école prenait un selfie d'elle-même, c'est une photographie de son état d'avancement sur le chemin de l'intégration des technologies numériques dans l'enseignement."

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