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Les médicaments contre le TDAH réduisent le risque de comportement suicidaire, d'accidents de la route et de criminalité

Une personne se prépare à prendre un médicament.
Une personne se prépare à prendre un médicament. Tous droits réservés  Canva
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Par Gabriela Galvin
Publié le
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Les chercheurs ont identifié des conséquences des médicaments contre le TDAH qui ne sont généralement pas abordées dans le cabinet du médecin.

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Les personnes souffrant d'un trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH) connaissent souvent bien les effets secondaires des médicaments, notamment les difficultés à dormir, la perte d'appétit et l'irritabilité.

Mais une nouvelle étude a mis en évidence d'autres conséquences à plus long terme. Pour les personnes chez qui le TDAH vient d'être diagnostiqué, la prise de médicaments peut aboutir à un risque significativement plus faible de comportement suicidaire, d'abus d'alcool ou de drogues, d'accidents de la route et d'activités criminelles.

Ces résultats pourraient être rassurants pour les quelque 5 % d'enfants et 2,5 % d'adultes atteints de TDAH, qui peuvent être à l'origine de distractions, d'oublis, de niveaux d'énergie élevés, d'agitation et d'autres problèmes. Les symptômes apparaissent généralement avant l'âge de 12 ans.

Les résultats "sont extrêmement importants du point de vue de la santé publique et du point de vue clinique", a déclaré le Dr Samuele Cortese, l'un des auteurs de l'étude et professeur à l'université de Southampton, au Royaume-Uni, lors d'une conférence de presse.

L'étude, publiée dans le BMJ, a porté sur près de 149 000 personnes âgées de 6 à 64 ans ayant reçu un diagnostic de TDAH en Suède entre 2007 et 2020. Les chercheurs ont comparé les personnes qui ont commencé à prendre des médicaments contre le TDAH dans les trois mois suivant le diagnostic à celles qui n'ont pas commencé le traitement, et les ont suivies pendant deux ans en moyenne.

Leur objectif était d'imiter la conception d'un essai contrôlé randomisé, dans lequel certaines personnes reçoivent l'intervention testée - comme un nouveau médicament - et d'autres reçoivent un placebo ou un traitement factice.

Ces essais sont considérés comme l'étalon-or de la recherche médicale, car ils permettent aux scientifiques d'évaluer l'effet d'un nouveau médicament ou d'une nouvelle intervention.

D'autres recherches ont mis en évidence un lien entre le TDAH non traité et l'instabilité professionnelle, l'anxiété, la toxicomanie et d'autres problèmes.

Mais l'absence d'essais randomisés ne permettait pas de prouver que les médicaments contre le TDAH réduisaient réellement les risques. La dernière étude en date n'établit pas tout à fait un lien de causalité, mais elle s'en rapproche.

Les médicaments contre le TDAH ont été associés à une diminution de 17 % du risque de suicide, de tentative de suicide et de pensées suicidaires, ainsi qu'à une réduction de 15 % des abus de substances, de 12 % des accidents de transport et de 13 % de la criminalité.

Selon les chercheurs, la diminution des risques pourrait s'expliquer par le fait que les médicaments réduisent l'impulsivité - ce qui pourrait freiner la criminalité en réduisant les comportements agressifs - et améliorent l'attention, ce qui pourrait minimiser les distractions et réduire le risque d'accident de voiture.

L'étude présente certaines limites, notamment le fait que les personnes peuvent avoir récupéré leurs médicaments contre le TDAH et ne pas les avoir pris. L'analyse n'inclut pas non plus les incidents - par exemple, les accidents mineurs - qui n'étaient pas suffisamment graves pour être consignés dans les dossiers médicaux ou juridiques.

Malgré tout, M. Cortese estime que les médecins devraient tenir compte de ces résultats lorsqu'ils discutent avec leurs patients d'un éventuel traitement contre le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité.

"Lorsque les médecins discutent de l'utilisation potentielle [de médicaments], ils se concentrent sur le type de médicament et les effets secondaires - qu'il ne faut pas sous-estimer - mais souvent, il n'y a pas d'informations sur les risques encourus si vous ne prenez pas" les médicaments, a-t-il déclaré.

"Je pense qu'il est important de prendre en compte le fait que si le problème n'est pas traité, il peut y avoir des risques regrettables, et nous avons maintenant la preuve que les médicaments peuvent aider à réduire ces risques".

Si vous envisagez de vous suicider et que vous avez besoin de parler, n'hésitez pas à contacter Befrienders Worldwide, une organisation internationale disposant de lignes d'assistance dans 32 pays. Visitez le site befrienders.org pour trouver le numéro de téléphone correspondant à votre situation géographique.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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