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L'Estonie fait face à une hausse des attaques hybrides russes

Le Premier ministre estonien Kaja Kallas avec le brigadier Charles Harris, commandant des forces britanniques en Estonie, et Ross Allen, ambassadeur britannique, 15 mai 2024.
Le Premier ministre estonien Kaja Kallas avec le brigadier Charles Harris, commandant des forces britanniques en Estonie, et Ross Allen, ambassadeur britannique, 15 mai 2024. Tous droits réservés Hendrik Osula/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
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Par Serge Dubois avec AP
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Le pays, qui partage une frontière de plus de 300 km avec la Russie, dont 89 au sol, a vu se multiplier les cas de sabotage, de guerre électronique et d'espionnage, tous imputés à Moscou.

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Perchée sur une rampe ouverte à l'arrière d'un hélicoptère britannique Chinook, la première ministre estonienne Kaja Kallas observe les exercices militaires annuels Spring Storm, effectués par les troupes de Tallinn et ses alliés de l'OTAN. Mais ces derniers temps, le pays fait face à d'autres types de guerre.

L'Estonie, qui partage une frontière avec la Russie, a vu se multiplier les cas de sabotage, de guerre électronique et d'espionnage, tous imputés à Moscou.

Étant donné que de nombreux agents des services de renseignement russes sont déjà sanctionnés, les responsables et les experts occidentaux affirment que le Kremlin change de tactique et engage d'autres personnes pour des opérations hybrides, c'est-à-dire des stratégies non militaires comprenant des cyberattaques, des interférences électorales et de la désinformation, ainsi que des attaques contre les adversaires du président Vladimir Poutine.

"Nous comprenons tous que ces attaques hybrides sont encore très graves", a déclaré Hanno Pevkur, ministre estonien de la Défense.

Cette année, en Estonie, un professeur d'université a été arrêté pour espionnage au profit de Moscou. Quelques semaines plus tard 13 autres personnes ont également été arrêtées à la suite d'attaques qui auraient été organisées par les services de renseignement militaire russes sous couverture diplomatique, et des vols entre la Finlande et la deuxième ville du pays, Tartu, ont été perturbés par le brouillage des signaux GPS par les Russes.

En octobre, un gazoduc et des câbles de télécommunications ont été endommagés en mer Baltique, un incident qui fait toujours l'objet d'une enquête. 

L'Estonie, championne de lutte contre les agents russes

La Grande-Bretagne a expulsé l'attaché de défense de la Russie en mai après que deux Britanniques ont été accusés d'avoir collaboré avec les services de renseignement russes pour mettre le feu à un entrepôt londonien.

En avril, deux ressortissants germano-russes ont été arrêtés et accusés d'avoir tenté d'attaquer des sites militaires dans le sud de l'Allemagne.

"Nous sommes également, je pense, conscients de l'intention, de ce que la Russie veut accomplir. Il s'agit de semer le trouble, de nous diviser, de séparer notre politique de celle de nos alliés", a déclaré Kusti Salm, secrétaire permanent du ministère estonien de la Défense, dans une interview accordée à The Associated Press. "Et nous nous assurons en permanence que, quelles que soient les intentions de la Russie, l'effet sera inverse".

L'Estonie mène des opérations de grande ampleur contre les actions d'espionnage, et les rend même publiques. Le pays a également arrêté le d'agents russes par habitant de toute l'Union européenne depuis le début de la guerre. 

Il n'est "pas vraisemblable" qu'il y ait en Estonie un si grand nombre d'agents qu'il soit plus facile de les attraper, a déclaré M. Salm, laissant entendre que d'autres pays pourraient travailler plus dur dans ce domaine.

D'autres pays freineraient la lutte contre l'ingérence... en espérant un retour à la normale avec Moscou

L'ancien président estonien Toomas Hendrik Ilves, en poste de 2006 à 2016, a déclaré que certains pays n'agissaient pas davantage en matière de lutte contre l'ingérence russe parce qu'ils espéraient faire à nouveau des affaires avec la Russie bientôt.

"Les gens ont peur des actions décisives, et l'absence d'actions décisives incite les mauvais acteurs à continuer à tenter leur chance", a ajouté M. Ilves, qui a dû faire face à une cyberattaque majeure imputée à la Russie en 2007.

Les responsables russes, a-t-il dit, "tenteront leur chance jusqu'à ce que quelque chose de grave se produise, mais ils n'en paieront pas les conséquences, alors que nous le ferons".

Cela pourrait entraîner des morts et des blessés involontaires, selon les fonctionnaires estoniens et les experts en sécurité, citant une tendance selon laquelle la Russie sous-traite les attaques à des locaux, parfois recrutés à relativement bon marché sur des plates-formes de jeux vidéo.

Il est donc plus difficile d'identifier les liens entre les attaques ou de remonter jusqu'à la Russie.

Bien que la Russie soit accusée d'attaques en Europe depuis des décennies, les fonctionnaires estoniens et les experts en sécurité ont indiqué qu'il n'existait pas de mécanisme collectif pour y faire face, et appellent à une approche plus proactive de la part de l'UE.

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