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Déficit commercial : comment répondre à la forte augmentation des exportations chinoises vers l'UE ?

Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce de l'UE en Chine.
Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce de l'UE en Chine. Tous droits réservés  Copyright 2025 The Associated Press. Tous droits réservés
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Par Paula Soler
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"Nous pensons que le gouvernement chinois doit s'efforcer en priorité de revenir à une situation où l'offre et la demande sont mieux alignées qu'aujourd'hui", a déclaré Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, lors d'un entretien avec Euronews.

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Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce de l'UE en Chine, met en garde contre une forte augmentation des exportations chinoises vers l'Europe depuis le lancement de la guerre commerciale du président américain Donald Trump, en début d'année.

"Au cours du premier semestre de l'année, les exportations de la Chine vers l'Amérique du Nord ont diminué", a-t-il déclaré à Euronews lors d'une interview mardi. "Je pense donc que l'on peut parler de détournement de trafic, mais ce n'est qu'un aspect, selon moi".

La consommation intérieure chinoise en berne

Jens Eskelund pointe du doigt trois facteurs principaux à l'origine de la hausse des exportations : la compétitivité des entreprises chinoises, une monnaie plus faible et un soutien important de la part de l'État. Une pression que les entreprises européennes ressentent également sur le terrain.

Selon la dernière enquête de la Chambre de commerce de l'UE en Chine, 73 % des personnes interrogées déclarent qu'il est de plus en plus difficile de faire des affaires dans ce pays d'année en année, et que la confiance est désormais au plus bas.

Plus de la moitié d'entre elles (52 %) estiment par ailleurs que l'environnement commercial est devenu plus politisé depuis l'année dernière.

"Le pessimisme actuel est principalement dû à l'état de l'économie chinoise. Nous avons constaté une concurrence très intense dans de nombreux secteurs et une surcapacité dans d'autres", explique Jens Eskelund.

Il estime toutefois que la situation pourrait s'améliorer si Pékin parvient à rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande.

"Nous pensons que le gouvernement chinois doit s'efforcer en priorité de revenir à une situation où l'offre et la demande sont mieux alignées qu'aujourd'hui", a-t-il déclaré.

Un "point d'inflexion" dans les relations entre Bruxelles et Pékin

Le déplacement des flux commerciaux des États-Unis vers l'Europe pourrait avoir de graves conséquences pour les industries européennes. Toutefois, la Commission européenne ne voit pas de preuve d'un détournement majeur des échanges commerciaux pour l'instant.

"À l'heure actuelle, nous estimons qu'il n'y a pas d'augmentation alarmante", a déclaré Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne, à la presse lundi.

Ces dernières années, les relations entre l'UE et la Chine se sont considérablement tendues, en raison de l'accès restreint au marché chinois pour les entreprises européennes, des déséquilibres commerciaux croissants et du soutien de Pékin à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine.

Ces différends sont apparus au grand jour lorsque la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est rendue à Pékin pour le sommet UE-Chine en juillet, avertissant que les relations avaient atteint un "point d'inflexion".

Plus de 300 milliards d'euros de déficit commercial

La cheffe de l'exécutif européen a exigé des mesures immédiates pour rééquilibrer les échanges commerciaux après que le déficit commercial de l'UE avec la Chine a atteint 305,8 milliards d'euros en 2024.

Elle a également vivement critiqué la décision de la Chine de restreindre les exportations de sept matières premières essentielles, soulignant ainsi la dépendance de l'Europe à l'égard du géant asiatique.

"Peut-être les gouvernements devraient-ils penser comme des entreprises", conseille Jens Eskelund, affirmant que les gouvernements, comme les entreprises, doivent envisager des alternatives lorsqu'une source d'approvisionnement clé se tarit.

"L'une des choses que nous avons apprises ces dernières années est que nous devons toujours avoir un plan B, voire un plan C".

Donald Trump a demandé aux Européens d'imposer des droits de douane de 50 à 100 % à la Chine dans le cadre d'un effort commun pour contrer l'invasion de l'Ukraine par Moscou
Donald Trump a demandé aux Européens d'imposer des droits de douane de 50 à 100 % à la Chine dans le cadre d'un effort commun pour contrer l'invasion de l'Ukraine par Moscou AP Photo

Toutefois, alors que l'administration Trump fait pression sur l'Europe pour qu'elle durcisse sa position envers Pékin et que les déséquilibres commerciaux ne montrent aucun signe d'apaisement, Jens Eskelund estime que les tensions avec la Chine sont vouées à s'accroître si rien ne change.

"Il est très difficile pour nous de prédire l'avenir, mais toute cette volatilité actuelle affecte le comportement des entreprises, et je pense qu'il s'agit là d'un grand défi", a-t-il conclu, en appelant Bruxelles et Pékin à maintenir le dialogue pour préserver autant que possible leurs entreprises.

Jorge Liboreiro a contribué à cet article

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