Deux mois après le séisme le plus meurtrier de l'histoire récente du pays, l'Afghanistan est de nouveau touché par un tremblement de terre. Ce lundi 3 novembre, des dizaines de personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées dans le nord du pays.
Un puissant tremblement de terre de magnitude 6,3 a secoué le nord de l'Afghanistan ce lundi 3 novembre au matin, faisant au moins 20 morts et plus de 640 blessés, dont au moins 25 grièvement, selon un bilan provisoire des autorités sanitaires afghanes.
Si la plupart des blessés ne l'ont été que légèrement, selon Yousaf Hammad, porte-parole de l'Agence afghane de gestion des catastrophes, le bilan humain pourrait s'alourdir dans les prochaines heures. Sharafat Zaman, porte-parole du ministère de la Santé publique, a indiqué que les secours sont toujours sur place pour déblayer les décombres.
Selon l'US Geological Survey, le tremblement de terre s'est produit vers 1 heure du matin, heure locale (21 h 30, heure française). L'épicentre du séisme a été localisé à 22 kilomètres au sud-ouest de Khulm (province de Balkh) dans le nord du pays, à une profondeur de 28 kilomètres. Le séisme a été ressenti dans plusieurs provinces voisines (Samangân, Sar-é Pol et Kondôz), ainsi que dans la capitale, Kaboul, située à plus de 400 km au sud.
Des régions dévastées par le séisme
À Khulm, les habitants ont fouillé les décombres de leurs maisons à l’aide de pelles, tentant de récupérer quelques biens parmi les ruines. "L’air était saturé de poussière soulevée par les effondrements. Nous avons retrouvé les corps de deux personnes sous les débris", a témoigné Ahmad Zia, un habitant.
"Je dormais dans ma boutique quand la secousse a eu lieu. Tout a été détruit. Les gens ont subi d’importantes pertes matérielles. De nombreuses maisons se sont effondrées et leurs biens sont restés ensevelis sous les gravats", a indiqué Abdul Mubin, habitant de Khulm.
À 60 kilomètres plus à l'ouest, Mazâr-e Charîf, grande ville de la région, les dégâts sont également nombreux. La célèbre Mosquée Bleue a été partiellement détruite. De nombreuses vidéos montrent que plusieurs briques se sont détachées du bâtiment. Ce lieu de culte, vieux de plusieurs siècles, figure parmi les monuments religieux les plus vénérés d’Afghanistan et accueille, chaque année, d’importants rassemblements religieux et culturels.
Dans la province voisine de Badakhshan, quelque 800 habitations ont été partiellement ou totalement détruites dans un village du district de Shahr-e-Bozorg, selon Ihsanullah Kamgar, porte-parole de la police provinciale. Faute d’accès à Internet dans cette zone isolée, aucun bilan précis n’a encore pu être établi.
L’Afghanistan, l’un des pays les plus pauvres du monde, peine souvent à réagir efficacement face aux catastrophes naturelles, surtout dans les régions reculées. Les bâtiments, généralement de plain-pied, sont construits en béton ou en briques, tandis que dans les zones rurales, les maisons en torchis et en bois sont souvent mal édifiées et particulièrement vulnérables aux séismes.
Des équipes de secours déployées
Selon le ministère de la Défense à Kaboul, des équipes de secours et d'aide d'urgence sont arrivées dans les zones les plus endommagées des provinces de Balkh et de Samangân, où s'est produit le tremblement de terre.
Le principal porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a indiqué sur le réseau X, que les services gouvernementaux travaillaient à acheminer l’aide nécessaire.
De leur côté, les Nations unies en Afghanistan ont annoncé que leurs équipes étaient déjà à l’œuvre pour évaluer les besoins et acheminer une aide d’urgence. "Nous nous tenons aux côtés des communautés touchées et leur apporterons le soutien nécessaire", a déclaré l’organisation.
Des tremblements de terre dévastateurs ont secoué l'Afghanistan ces dernières années, en particulier dans les régions isolées, mettant à rude épreuve les maigres ressources du pays et les services de secours d'urgence.
Le 31 août, plus de 2 200 personnes ont été tuées et près de 4 000 autres ont été blessées dans ce qui était le tremblement de terre le plus meurtrier de l'histoire récente du pays. Un séisme qui a laissé des traces : quelque 221 000 personnes ont encore un "besoin aigu" dans l'Est du pays, selon le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
En octobre 2023, un tremblement de terre de magnitude 6,3 accompagné de puissantes répliques a tué au moins 4 000 personnes, selon l'administration talibane.