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À Paris, des manifestants réclament des mesures contre les violences sexistes

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Tous droits réservés  Euronews
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Par Sophia Khatsenkova
Publié le
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Les femmes âgées de 70 ans et plus représentent 26 % des victimes, soit une augmentation de 9 % en un an.

Des dizaines de manifestants se sont retrouvés dans le centre de Paris mardi soir pour condamner la recrudescence des violences sexistes et rendre hommage à leurs victimes.

"Nous sommes constamment submergés par la réalité", dit Marie-Josée, une militante de 78 ans, au moment de rendre hommage aux cinq femmes tuées la semaine dernière par leur partenaire ou ex-partenaire en France.

La manifestation s'est tenue alors qu'un rapport appelle la France à réformer radicalement la manière dont son système judiciaire traite les affaires de violences domestiques.

Le rapport a été remis mardi au ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Il recommande d'expérimenter un nouveau type de magistrat qui se consacrerait exclusivement aux affaires de violences intrafamiliales.

Révélé en début de semaine par le quotidien français Le Parisien à l'occasion de laJournée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le rapport souligne que "la violence domestique est une question complexe qui nécessite une approche globale".

Malgré les engagements politiques pris il y a plusieurs années, de nombreux manifestants estiment que la situation des femmes en France continue à se détériorer.

"Il me semble que depuis les années 1990, il y a une régression en termes d'égalité", affirme Marie-Josée. Elle ajoute qu'elle a du mal à comprendre "pourquoi il y a une telle indifférence à l'égard des femmes, surtout les plus âgées".

Maire-Josée tient une affiche dénonçant les violences sexistes dont sont victimes les femmes âgées.
Maire-Josée tient une affiche dénonçant les violences sexistes dont sont victimes les femmes âgées. Euronews

Sa frustration est le signe d'une crise qui s'aggrave. En 2024, 107 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire dans l'ensemble du pays, ce qui représente une augmentation de 11 % par rapport à l'année précédente.

Des données publiées la semaine dernière par la mission gouvernementale MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences) montrent que chaque jour en France, plus de trois femmes sont victimes d'un féminicide ou d'une tentative de féminicide, un chiffre qui continue d'augmenter d'année en année.

Les organisations militantes avertissent que ces chiffres ne reflètent pas encore "toute l'ampleur" de la crise.

L'observatoire annuel du gouvernement indique également que "toutes les sept heures, une femme est tuée, fait l'objet d'une tentative de meurtre, est poussée au suicide ou a tenté de se suicider par son partenaire ou ex-partenaire".

Les femmes âgées de 70 ans et plus représentent 26 % des victimes, soit une augmentation de 9 % en un an.

L'affaire Gisèle Pelicot

Le très médiatisé cas de Gisèle Pelicot, 72 ans, droguée par son mari et violée par des dizaines d'hommes pendant une décennie, a provoqué une onde de choc non seulement en France, mais dans le monde entier.

Elle a mis en lumière une réalité occultée : les femmes âgées sont également victimes de violences sexuelles.

Violette, membre du syndicat Solidaires pense que "cela a réveillé les gens pendant 10 minutes, puis cela s'est calmé à nouveau. Nous ne devrions pas attendre un choc médiatique pour faire quoi que ce soit".

L'une des raisons, selon elle, est que la stratégie de la France reste incohérente et souffre d'un manque de financement chronique.

Le budget 2025 du gouvernement pour l'égalité des genres n'atteint que 94 millions d'euros, bien en dessous de ce que les organisations estiment nécessaire pour une politique efficace à l'échelle nationale.

Le Conseil de l'Europe avait déjà qualifié lefaible taux de poursuite des auteurs de violences en France de "particulièrement inquiétant", exhortant Paris à adopter et à appliquer des mesures plus strictes.

Alors que l'Assemblée nationale examine de nouvelles propositions et que les organisations multiplient les appels à un investissement à long terme, les manifestants craignent que le gouvernement ne prenne toujours pas la mesure de la gravité de la crise.

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