Egypte : le cauchemar d'une touriste française accusée de trafic d'antiquités

Nathalie a été soupçonnée pour une statue qu'elle avait achetée dans la galerie marchande d'un hôtel de luxe.
Nathalie a été soupçonnée pour une statue qu'elle avait achetée dans la galerie marchande d'un hôtel de luxe. Tous droits réservés Ahmed Assem
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Par Rebecca Ann Hughes
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Cet article a été initialement publié en anglais

Nathalie a été arrêtée par la police après avoir acheté une statuette dans la galerie d'art d'un hôtel.

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Un voyage de rêve en Égypte a tourné au cauchemar pour une touriste française, accusée à tort d'avoir tenté de rapporter clandestinement une antiquité en guise de souvenir.

Nathalie, 56 ans, a été arrêtée à l'aéroport de Louxor et détenue dans un poste de police pendant huit jours.

Après dix jours de voyage en Égypte, Nathalie devait prendre son vol retour à l'aéroport de Louxor. Lors des contrôles de sécurité, ses valises sont passées aux rayons X et les douaniers repèrent un objet curieux.

Il s'agit d'une petite statue dont les experts, contactés par les douanes, ont conclu qu'il ne s'agissait pas d'une copie d'un original mais d'une antiquité vieille de 4 500 ans.

La veille, Nathalie avait acheté l'objet dans une galerie d'art de l'hôtel Winter Palace pour 250 euros.

"J'ai été très attirée par cet objet, un petit personnage vêtu d'un pagne, assis, les mains sur les genoux. Je ne me doutais pas qu'il ne me porterait pas chance", a-t-elle expliqué au journal français "Le Figaro".

Soupçonnée de trafic d'antiquités

La touriste, une avocate, a été soupçonnée de trafic d'antiquités et conduite au poste de police de Louxor.

Là, son avocat commis d'office lui aurait expliqué qu'elle était présumée coupable et qu'elle devait s'excuser auprès de la police.

"C'était très dur de voir à quel point il ne défendait pas mes intérêts", raconte Nathalie, qui découvrait ainsi le système judiciaire local.

La voyageuse a été contrainte de dormir dans une petite pièce avec 40 autres personnes arrêtées.

Jean-François Rial, directeur général de Voyageurs du Monde, l'agence qui organisait son voyage, est intervenu pour l'aider.

"En trente ans de présence en Egypte, nous n'avons jamais eu à traiter ce type de cas, nous avons un très bon réseau, ce qui nous a permis d'améliorer les conditions de détention de Nathalie dans les jours qui ont suivi, mais il était très difficile d'accélérer les procédures, car la sûreté de l'Etat avait pris en charge le dossier", a confié Jean-François Rial au journal français "Le Figaro".

"La sécurité d'État est indifférente à ce genre de considérations économiques, elle fait ce qu'elle veut, et même Abdel Fattah al-Sissi [le président égyptien] n'a pas un contrôle total sur elle", a-t-il ajouté.

Deux jours plus tard, Nathalie comparaît devant un juge francophone. Pour démontrer que la statue est une copie, le galeriste est appelé à donner l'adresse de l'atelier de fabrication où des modèles similaires garnissent les étagères.

Le juge prononce l'arrêt des poursuites, mais n'accorde pas pour autant à Nathalie un non-lieu formel.

Finalement, l'intervention de l'ambassadeur de France au Caire, Éric Chevallier, permet de la faire monter dans un avion pour Paris.

Interdiction d'entrer en Égypte à vie

"D'après ce que j'ai compris, je suis interdite d'entrée dans le pays à vie", a affirmé Nathalie au "Figaro" après cette épreuve.

Mais elle n'a pas l'intention de se laisser abattre. Son avocat affirme qu'elle va entreprendre des démarches pour obtenir la levée de l'interdiction et la reconnaissance officielle du non-lieu.

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