Syrie : ira, ira pas ?

Syrie : ira, ira pas ?
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Par Euronews
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A l’intense ballet diplomatique s’ajoute celui des avions de guerre, comme sur la base d’Incirlik, en Turquie, la plus proche de la Syrie.

Ira, ira pas? Malgré les déclarations affirmées des derniers jours, les propos nuancés des dernières heures montrent combien les décisions à prendre sont délicates.

Car personne n’a envie d’un nouveau fiasco irakien. L’Irak, le voici aujourd’hui, 10 ans après une intervention censée éliminer une dictature et ramener la paix dans la région. Une intervention au nom d’un leurre. Et les discours d’hier et d’aujourd’hui se ressemblent étonnamment:

“Ce que l’on observe, c’est une accumulation de faits et d’agissements inquiétants. Saddam Hussein et son régime dissimulent les efforts qu’ils déploient pour fabriquer plus d’armes de destruction massive” disait le secrétaire d’Etat Colin Powelll en février 2003.

“Ce que nous avons vu en Syrie la semaine dernière choque la conscience du monde. A tous les niveaux, c’est inexcusable. Et malgré les excuses et propos équivoques véhiculés par certains, ces faits sont indéniables” vient d’affirmer John Kerry.

Et quand il y a dix ans, Colin Powell assurait : “Au lieu de coopérer activement avec les inspecteurs, Saddam Hussein et son régime font tout ce qu’ils peuvent pour s’assurer que les inspecteurs ne trouvent absolument rien”, l’actuel chef de la diplomatie américaine estimait il y a quelques jours : “Le régime syrien a refusé de coopérer avec les enquêteurs de l’ONU, ne faisant que contrecarrer les efforts déployés pour faire la lumière sur ce qui est arrivé à Damas au lever du jour.”

Si l’opinion américaine a largement reproché au gouvernement Bush l’intervention en Irak, les britanniques l’ont encore moins digérée. Le mensonge d’abord, puis le bourbier ensuite, ils ne sont pas prêt à revivre cela. D’ou l’extrême prudence du gouvernement Cameron.

D’autant qu’aux risques d’embrasement de la région s’ajoute une situation potentiellement explosive et extrêmement compliquée sur le terrain. Si, il y a deux ans, la révolte était populaire, avec une rébellion armée essentiellement constituée de civils, aujourd’hui ces rebelles là ne contrôlent presque plus rien du pays. Ce sont les djihadistes qui ont pris le pouvoir sur le terrain. Al Nosra, Al qaeda, bien décidé à le garder et à l‘étendre au delà de la Syrie.

Enfin les alliés du régime syrien, Iran et Hezbollah entre autres, ont prévenu. Si les Etats Unis et leurs alliés frappent Assad, Israel paiera l’addition. Bluff ou pas, l’Etat hébreu est resté relativement neutre et en retrait jusqu‘à présent, mais la population panique et se prépare à toute éventualité.

Contexte à haut risque donc…

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