L'Ukraine dans le jeu d'influence européen et russe

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Par Euronews
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La réunion au sommet n’aura duré que quelques heures mais Européens et Russes maintiennent le fil du dialogue, la poignée de main est là pour en attester. Et ce message a été martelé à l’issue du sommet UE-Russie. Car la crise ukrainienne a empoisonné des relations déjà tendues entre Bruxelles et Moscou. Côté européen, on s’est offensé que la Russie ait détourné l’Ukraine de ses aspirations européennes. Côté russe, on a rejeté les leçons données par l’Europe et ses ingérences, mais ce mardi, on assure de part et d’autre vouloir apaiser les tensions.
Les manifestants ukrainiens, pro-européens au départ, anti-gouvernementaux par la suite, ont de fait commencé à obtenir des concessions du président Ianoukovitch. Reste à savoir jusqu’où ira l’homme fort de Kiev, dont le pays reste très dépendant de Moscou.

Andrei Beketov, d’euronews, a interviewé à ce propos Rosa Balfour, qui dirige le programme Europe dans le monde au European policy centre.

euronews : “ que pensez-vous de ce format inhabituel du 32ème sommet Union européenne-Russie ? Qu’est-ce que cela nous dit sur l‘état des relations de leurs relations ? “

Rosa Balfour : “ Cette relation traverse une période difficile. Tout d’abord, souvenons-nous que ce sommet était supposé avoir lieu en décembre, mais à cause des événements en Ukraine, il a été retardé. Deuxièmement, il a été raccourci et est passé d’un jour et demi à une heure et demi plus un déjeuner. Les responsables européens voulaient envoyer un message à Poutine. Un message de mécontentement par rapport aux actions de la Russie en Europe orientale. “

euronews : “ Que peuvent faire la Russie et l’UE pour apaiser la situation en Ukraine. Sont-elles capables de coopérer ou resteront-elles en compétition ? “

Rosa Balfour : “ L’Union européenne et la Russie ont toutes deux une rhétorique qui appelle à la coopération et la construction d’un espace de libre-échange de Lisbonne à Vladivostok. En pratique, il y a effectivement de la compétition. A la fois l’UE et la Russie peuvent jouer un rôle positif dans la persuasion des diverses parties prenantes pour qu’elles négocient une solution à la crise actuelle en Ukraine, mais il faut de la bonne volonté de tous les côtés. “

euronews : “ Mr Poutine ne croit-il pas déjà avoir gagné et “acheté” l’Ukraine en lui fournissant l’argent que l’Europe ne promettait pas, 15 milliards de dollars ? “

Rosa Balfour : “ La Russie a une économie dépendante de l‘énergie. Sur le long terme, tous les signes montrent qu’une économie aussi dépendante n’est pas soutenable. Ianoukovitch pense clairement aux élections de 2015 et a obtenu une offre de court-terme de la part de Moscou. On ne sait pas si ce serait encore possible dans un ou deux ans. “

euronews : “ Le président Poutine souhaite que les dirigeants européens et tous les dignitaires étrangers viennent à Sotchi pour l’ouverture des jeux olympiques. Ce sera le cas ? “

Rosa Balfour : “ Un ou deux dirigeants ont déjà fait savoir qi’ils ne seraient pas là parce qu’ils n’approuvent pas ce qui se passe en Russie. Quelques-uns seront présents. Et ce sommet n’a pas été annulé. C’est un signe que pour l’UE, le dialogue avec la Russie doit se poursuivre. Il n’y a donc pas de message de rétorsion mais des signes de mécontentement. C’est en somme le message de l’Europe et il vaudra aussi pour Sotchi. “

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