Il y a 100 ans débutait la bataille de Verdun

Il y a 100 ans débutait la bataille de Verdun
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Par Vincent Coste
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21 Février 1916

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Alors que la guerre des tranchées fait rage sur le front de l’Ouest, le chef de l‘état-major allemand, Erich von Falkenhayn argue que la guerre ne peut être gagnée que si la France subit une défaite cuisante. Von Falkenhayn estime que cette défaite obligerait la Grande-Bretagne – considérée comme la plus grande puissance des Alliés – à négocier une reddition. Pour donner corps à son projet, une cible est définie : ce sera la ville fortifiée de Verdun. Cet objectif est hautement stratégique, car il peut être attaqué de trois côtés différents pour le prendre en tenaille. Cette place forte est donc vulnérable. Mais la prise de Verdun aurait également une portée symbolique. En effet, c’est ici qu’en 843 fut partagé l’Empire de Charlemagne pour donner naissance à ce qui sera plus tard la France et l’Allemagne.
En outre, Verdun a été l’enjeu de terribles batailles lors de la guerre de 1870. La ville fut prise et occupée jusqu’en 1873 par l’armée allemande. Après le retrait des troupes impériales, Verdun est devenu l’un des piliers, du système défensif français. Ainsi, la prise de la place forte de la Meuse aurait un effet désastreux sur l’opinion publique française. Le plan de von Falkenhayn d’attaquer une zone bien précise permet d’utiliser des effectifs limités. Mais il repose surtout sur l’usage intensif de l’artillerie pour laminer les lignes adversaires, en espérant attirer un maximum de troupes françaises en renfort pour les anéantir ensuite. Dans ses mémoires von Falkenhayn a admis qu’il ne recherchait pas une victoire rapide, mais qu’il voulait « saigner à blanc l’armée française ».

L’offensive est lancée le 21 février. Les canons allemands se mettent en marche. Le rythme est effréné : plus de 100 000 obus s’abattent, chaque heure, sur Verdun.
À la fin de la deuxième journée, les Allemands franchissent et envahissent la deuxième ligne de tranchées françaises. Mais en dépit de ces premiers mouvements concluants, l’issue de la bataille est encore incertaine. Au quatrième jour, pratiquement 60% des soldats français et allemands sont déjà considérés comme blessés, sans même évoquer ceux qui ont perdu la vie… Le flot de victimes ne cessera d’augmenter à mesure que les affrontements dureront, soit plus de dix longs mois.

A partir de la seconde moitié de 1916, les deux camps opèrent des changements dans leurs chaînes de commandement et dans les tactiques mises en place. De nouveaux objectifs sont définis. Dorénavant, on se bat sur les deux rives de la Meuse pour le contrôle de collines ou de bois, que l’on perd puis que l’on reprend… Les Français prennent malgré tout le dessus et reprennent l’initiative. Les Allemand sont contraints d’évacuer certaines de leurs positions, comme Douaumont en octobre par exemple. Petit à petit, les troupes allemandes sont obligées de se replier, tant est si bien qu’en décembre 1916, ces dernières retrouvent les lignes occupées lors du déclenchement de l’offensive, tout en subissant la prise de dizaines de milliers de prisonniers.

Si victoire il y a, elle revient à la France. Le terrain perdu a été repris ; mais à quel prix ? L’ « obusité » a fait des ravages, des dizaines de millions d’ogives ont fait pleuvoir la souffrance et la mort. Plus de 160 000 Français et plus de 140 000 Allemands sont morts à Verdun et pratiquement un demi-million de soldats, toutes nationalités confondues, ont été blessés.

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