La Grèce vers un tournant ?

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Par Euronews
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Après l'échec du Parlement à élire un Président, la Grèce se prépare à des législatives anticipées qui pourraient consacrer la victoire de la gauche radicale anti-austérité.

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La Grèce va-t-elle bientôt changer de disque ? Depuis quatre ans, le pays vit au rythme des troubles politiques à répétition, d’une crise économique dévastatrice, et des plans de sauvetage du FMI et de l’Union européenne. La rue s‘énerve, les députés s’agitent, mais aucune solution n‘émerge.

L‘échec du Parlement à élire un nouveau Président risque d’ouvrir une nouvelle période d’incertitude. Rien n’est encore gagné pour le favori des législatives anticipées, le parti de gauche anti-austérité Syriza.
Et les Grecs le savent. Entre ceux qui n’attendent rien, ceux qui sont inquiets et ceux qui sont à bout, peu d’enthousiasme règne au final dans la rue :

“A mon avis, les élections vont nous faire passer par une autre période difficile, sans aucun résultat, car aucun parti ne sera capable de gouverner seul’‘, dit cet homme.

“Je suis inquiet, car j’ignore ce qui va se passer’‘, ajoute cette femme.

Pour ce Grec, “le pays va finir par se débarrasser de ces gens qui, depuis quatre ans, boivent notre sang.’‘

Si Syriza l’emporte le 25 janvier, et parvient à gouverner, le parti promet, non pas une sortie de l’euro, mais l’annulation des deux tiers de la dette grecque et l’arrêt des réformes, qui ont remis le pays sur la voie de la croissance, mais au prix d’importants sacrifices sociaux.

Des promesses qui effraient les investisseurs, mais qu’Alexis Tsipras défend bec et ongles.“Syriza et la démocratie ne représentent pas une menace pour la Grèce ou l’Europe. Ils sont l’espoir d’une sortie durable de la crise. Au cours de la dernière année, la Grèce a été choisie pour être le cobaye de l’austérité dans le but de sortir de cette crise. Nous avons maintenant la preuve que c‘était un échec catastrophique.’‘

Mais si la bourse, sous l’effet de la panique, dévisse et s’effondre, le scénario catastrophe peut-il vraiment se produire ? Alexis Tsipras pourrait-il se permettre de refuser de rembourser et ainsi priver les banques grecques des liquidités de la BCE dont elles ont besoin ? Chris Beauchamp, analyste marché chez IG tente de répondre : “Je suppose que les compromis, que devrait faire Syriza au gouvernement, révèleraient un parti bien différent de ce qu’il prétend être dans l’opposition. C’est toujours pareil. Une fois qu’on a les pieds sous la table, la situation est bien différente que lorsqu’on argumente au Parlement. Donc ce n’est probablement pas aussi effrayant que ce que les gens pensent, mais c’est toujours un obstacle malvenu pour la zone euro.’‘

Le programme de Syriza entrerait clairement en conflit avec les objectifs fixés par les créanciers du pays. 240 milliards d’euros de prêts depuis 2010. C’est ce que la Grèce a obtenu en échange de plans d’austérité qui ont plongé une partie du pays dans la pauvreté.

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