Colombie : "des faux positifs" couverts par des généraux, HRW accuse

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Par Sandrine Delorme avec AGENCES
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Dans la guerre conte les FARC, l’armée colombienne s’est rendue coupable d’exécutions généralisées et systématiques de civils entre 2002 et 2008

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Dans la guerre contre les FARC, l’armée colombienne s’est rendue coupable d’exécutions généralisées et systématiques de civils entre 2002 et 2008. C’est ce qu’affirme un nouveau rapport de l’ONG Human Rights Watch.

En une centaine de pages, l’organisation de défense des droits de l’Homme fournit des preuves selon lesquelles de nombreux généraux et colonels savaient que les troupes faisaient passer des civils pour des guérilleros morts au combat pour obtenir des primes, des permissions ou des promotions. (scandale des faux positifs)

Les officiers responsables à l‘époque des exécutions ont réussi à échapper à la justice, et même, à accéder au sommet du commandement militaire, il y a encore des personnes en exercice“ a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de HRW pour les Amériques.

Ce rapport apporte de l’eau au moulin du procureur général colombien, Eduardo Montealegre. Mi-avril, il avait annoncé avoir ouvert une enquête sur la responsabilité présumée de 22 généraux de l’armée dans environ 3 000 cas d’exécutions extra-judiciaires. Pour l’heure, 785 simples soldats ont été condamnés.

Le président Juan Manuel Santos défend ses généraux :

Il n’y a pas une seule enquête ou même une seule recherche contre ces hauts gradés. Cette ONG ne devrait pas nous pointer du doigt, elle cause un très grand tort, sans justification ou documentation, ce n’est pas une manière de veiller au respect des droits de l’Homme.”

Human Rights Watch pointe notamment du doigt le général Juan Pablo Rodriguez, actuel chef des forces militaires, et Jaime Lasprilla, commandant de l’armée de terre.

Les deux hommes ont dirigé des brigades responsables d’au moins 76 exécutions extra-judiciaires présumées selon l’ONG, qui s’est fondé sur les données de la justice colombienne.

En ce moment, le gouvernement et les FARC sont en négociation de paix à La Havane, à Cuba.

Ces négociations permettent d’espèrer la fin d’un conflit vieux de 50 ans qui a engendré la mort d’au moins 220 000 personnes et le déplacement de 5,3 millions de Colombiens.

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