Des mesures inédites ont été annoncées pour lutter contre l’argent sale dans l’immobilier au Royaume-Uni, par le Premier ministre britannique David
Des mesures inédites ont été annoncées pour lutter contre l’argent sale dans l’immobilier au Royaume-Uni, par le Premier ministre britannique David Cameron à l’ouverture du sommet anticorruption à Londres.
Une annonce qui vise les sociétés offshores qui possèdent plus de 100 000 logements en Angleterre et au Pays de Galles.
La mesure, très attendue, vise d’abord les quelque 100.000 logements en Angleterre et au Pays de Galles, dont 44.000 rien qu‘à Londres selon les chiffres officiels, qui sont détenus actuellement par des sociétés offshore sans qu’on ne connaisse l’identité réelle de leur bénéficiaire.
Sans être illégale, la pratique a transformé l’immobilier londonien en “refuge pour l’argent volé du monde entier”, selon l’association Transparency International. Entre 2004 et 2014, des biens immobiliers d’une valeur totale de 180 millions de livres ont été visés par des enquêtes de la police pour corruption. Transparency International estime qu’il ne s’agit là que “de la partie émergée de l’iceberg”.
Sommet anti-corruption : Londres s'engage contre l'argent sale dans l'immobilier https://t.co/M8yLFNm1OL par
alicejritchie</a> <a href="https://twitter.com/hashtag/AFP?src=hash">#AFP</a></p>— Agence France-Presse (
afpfr) 12 mai 2016
Autre décision : la mise en place d’un échange automatique d’informations sur les registres avec les dépendances de la Couronne, comme l‘île de Jersey.
Philip Ozouf, ministre des finances de l‘île de Jersey: “Dès qu’une personne veut ouvrir un compte bancaire à Jersey, cette information sera enregistrée automatiquement dans un registre et communiquée à l’administration fiscale du pays d’origine, donc il n’y a plus de secret. On ne peut plus dire que Jersey est un paradis fiscal. C’est une étiquette qui doit être consignée dans les livres d’histoire.”
Mais cette mesure reste très insuffisante aux yeux des ONG, et des militants anticorruption, qui dénoncent une poudre aux yeux, et qui attendent plus de mesures concrètes et de résultats.
Pr. Richard Murphy, professeur d‘économie à la City University de Londres: “Un paradis fiscal existe pour le bénéfice de personne qui ne sont pas là physiquement, et offre un voile de secret pour vous assurer que personne ne peut être identifié. Voilà comment nous définissons maintenant un paradis fiscal. C’est ce que Jersey est en train de faire : un faible taux d’imposition pour le bénéfice de personne étrangères, pour saper le régime fiscal d’autres pays.”
Mon message au sommet anti-corruption: Fight corruption = Close Tax heaven Bon papier sur double jeu UK https://t.co/zdIt5wd73g
IciLondres</a></p>— Eva Joly (
EvaJoly) 12 mai 2016
“La corruption est un cancer qui sévit dans le monde aujourd’hui. Elle détruit des emplois et freine la croissance, privant l‘économie mondiale de milliards de livres chaque année”, a écrit David Cameron, qui doit clôturer le sommet dans l’après-midi.
Un décret instituant un registre équivalent a été publié ce mercredi 11 mai en France. Il doit regrouper “16.000 entités aujourd’hui en France dont le public ne connaît pas les propriétaires ou les bénéficiaires”, a indiqué le ministre français des Finances Michel Sapin. Dans une interview au Guardian mercredi 11 mai, Michel Sapin a fait part de son sentiment que la Grande-Bretagne voulait “sincèrement mettre fin à certaines pratiques”.