Pokémon mania : grandeur et décadence

Pokémon mania : grandeur et décadence
Par Anne Glémarec avec AFP, Reuters
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Alors que le jeu mobile de réalité augmentée déferle sur l'Europe, le phénomène soulève toute une série de controverses.

La Pokémon mania débarque en Europe : après l’Allemagne mercredi, la chasse aux Pokémon bat son plein depuis ce jeudi au Royaume-Uni.

C'est probablement ce qui se rapproche le plus d'une capture de Pokémon dans la vie réelle.

Des petits malins s‘étaient toutefois procurés l’application dès mercredi, à temps pour la prise de fonction de Theresa May à Downing Street. Du pain béni pour les réseaux sociaux.

A Paris, une chasse aux Pokemon prévue au Luxembourg a été annulée pour des raisons de sécurité ce jeudi.

Aux US, plus d’utilisateurs que Facebook

Aux Etats-Unis, le jeu mobile de réalité augmentée lancé il y a une semaine compte plus de 65 millions d’utilisateurs, plus que Twitter. Et le cabinet d’analyse SimilarWeb, ils y passent plus de temps que sur Facebook, Instagram, WhatsApp et Snapchat. A tel point que l’application pourrait doper les ventes des batteries de secours pour smartphones, pour éviter la panne à un moment crucial.

Parmi ces mordus, deux amies rencontrées à New York alors qu’elles étaient attablées en terrasse, le nez rivé sur leurs smartphones. “C’est probablement ce qui se rapproche le plus d’une capture de Pokémon dans la vie réelle. C’est ce type d’expérience !” explique l’une. Sa partenaire met en avant les bénéfices pour la santé dans un pays gangrené par l’obésité : “_on a marché 3 kilomètres à Brooklyn samedi rien que pour attraper un Pokemon !

Les commerçants, cafetiers et restaurateurs en tête, commencent d’ailleurs à investir dans l’achat d’appâts à Pokémon pour attirer les joueurs. Les analystes s’attendent à ce que le phénomène se traduise par une réorientation des dépenses marketing des entreprises.

Prévenir les abus

Mais d’autres, les lieux de mémoire notamment, s’inquiètent. Mercredi, le Musée d’Auschwitz en Pologne a appelé les visiteurs à ne pas jouer à Pokémon Go sur le site. Il a demandé à Niantic, le développeur américain du jeu, de supprimer la géolocalisation du camp de l’application.

L’ancien camp de la mort des nazis allemands Auschwitz-Birkenau n’est pas qu’un musée aujourd’hui, c’est avant tout un lieu de mémoire. Il est inconcevable de traiter ce lieu comme un terrain de jeu ou de divertissement,“ a déclaré Bartosz Bartyzel, porte-parole du musée et mémorial d’Auschwitz.

Quid de la sécurité ?

Le jeu soulève déjà des questions de sécurité : violation de propriétés privées par les joueurs, collisions entre piétons voire carambolages sur la route. Pokémon Go a déjà causé un accident de voiture dans l’Etat de New York. Le conducteur, qui voulait attraper un Pokemon, en est sorti indemne.

Les panneaux de la sécurité routière recommandent désormais aux automobilistes de ne pas jouer au volant.

Sans parler des joueurs attirés dans un traquenard pour y être détroussés. La police du Missouri a appelé les adeptes à la plus grande vigilance.

En attendant d‘éventuelles restrictions, Ninento se frotte les mains : le titre du géant japonais du jeu vidéo, actionnaire de Niantic, a gagné 76 % en une semaine à la bourse de Tokyo.

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