Attentat de Nice : les musulmans de France entre peur et dénonciation

Attentat de Nice : les musulmans de France entre peur et dénonciation
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Par Aissa BOUKANOUN avec Agences
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Entre prières, recueillement, hommages, ou dénonciation, la communauté arabo-musulmane de France accuse le coup de l’attentat du 14 Juillet à Nice.

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Entre prières, recueillement, hommages, ou dénonciation, la communauté arabo-musulmane de France accuse le coup de l’attentat du 14 Juillet à Nice.
Elle redoute aussi ses répercussions, à commencer par une poussée de l’islamophobie.
Appelant à l’unité, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est quant à lui empressé de condamner un acte “odieux” et “abject”.

“La communauté musulmane est prise en otage, et les plus vulnérables de la communauté musulmane sont attrapés et sont utilisés pour pouvoir combattre la France. Le fait qu’on choisisse quelqu’un de vulnérable et qu’on le transforme en bombe humaine, ça me semble tout à fait crédible”, réagit Boubekeur Bekri, secrétaire du CFCM.

Victime de l’instrumentalisation et victime aussi des violences : la communauté arabo-musulmane a payé un lourd tribut à l’attentat de Nice.
Parmi les 84 personnes ayant péri sur la Promenade des Anglais, une trentaine serait issue de la communauté musulmane – des Franco-tunisiens pour la plupart – dont l’auteur de l’attaque.
Outre la condamnation, certains ont aussi appelé à l’action :

“La communauté musulmane doit se réveiller, se lever, et dire qu’elle n’a rien à voir avec ça, nous faisons partie de la communauté française, et nous sommes debout contre le terrorisme, estime une jeune femme. J’ai le sentiment d‘être la première victime de toutes ces attaques et je suis vraiment triste qu’elles aient eu lieu.”

Peu après les attentats de janvier 2015 commis par des islamistes radicaux, le président français avait martelé qu’il fallait éviter les amalgames et les confusions.

“Ce sont les musulmans qui sont les premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme, de l’intolérance. L’islamisme radical s’est nourri de toutes les contradictions, de toutes les influences, de toutes les misères, de toutes les inégalités”, a déclaré François Hollande.

Pour certains résidents de Msaken, ville tunisienne de 80 000 âmes dont nombre de ressortissants, tels Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, ont émigré à Nice, l’auteur de l’attaque a sali l’image de leur ville…. et de leur pays.

“Il ne pensait pas à attaquer l’islam ou la France, il agissait contre lui-même, il ne pensait pas à sa femme, à ses deux filles, à son fils, il n’a pas pensé à sa mère ni à sa famille, il n’a pas pensé non plus à la réputation de Msaken”, s’emporte Coukri, son beau-frère.

Face aux manifestations de colère ou de haine de certains Français à l‘égard de la communauté arabo-musulmane, cette dernière semble vouée à redoubler d’efforts pour expliquer qu’elle n’a rien à voir avec le fanatisme et le terrorisme, et manifester son sentiment d’appartenance à la France.

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