La France pourfendeuse de la politique russe en Syrie

La France pourfendeuse de la politique russe en Syrie
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Vladimir Poutine aura donc tranché.

PUBLICITÉ

Vladimir Poutine aura donc tranché. Il ne viendra pas en France (le 19 octobre, il devait inaugurer un centre spitituel et culturel orthodoxe russe), épargnant à Paris de prendre la décision finale sur sa venue…

Il faut dire que la semaine dernière, déterminé à mettre fin à la tragédie d’Alep, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a graduellement durci le ton contre Moscou. Même s’il dit considérer la Russie comme “un pays partenaire, non comme un adversaire”, il n’a cessé d’exercer une forte pression diplomatique.
Après sa visite à Moscou jeudi dernier, il était à Washington le lendemain aux côtés de John Kerry et insistait :

Demain, nous aurons un moment de vérité. Ce moment de vérité s’adresse à tous les membres du Conseil de Sécurité : voulez-vous oui ou non le cessez-le-feu à Alep ? Et la question se pose en particulier à nos partenaires russes, je l’ai dit hier à Sergueï Lavrov.

Le même jour, depuis l’ambassade de France à Washington, il tentait encore d’accentuer sa pression pour que la Russie accepte le cessez-le-feu sur Alep, après l‘échec de l’entente russo-américaine et la reprise des hostilités :

J’ai dit la même chose à Sergueï Lavrov à Moscou. J’ai dit mon inquiètude et mon indignation, et j’ai dit mon espoir aussi que la Russie ne voudra pas être complice de ce drame terrible, qui laissera des traces dans l’histoire de l’humanité. Donc, j’ai encore l’espoir que la résolution soit votée.

Mais ses efforts ont été vains. La Russie a bien mis son veto au projet de résolution franco-espagnol qui exigeait l’arrêt des raids et l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne à Alep. 11 des 15 membres du Conseil de Sécurité l’avaient pourtant soutenu.

C‘était la 5e fois que la Russie opposait son veto à une résolution concernant la Syrie depuis le début du conflit.

La Russie avait toutefois présenté une résolution plus générale sur la cessation des hostilités en Syrie, qui a été rejetée.

En attendant que la communauté internationale se mette d’accord, les quartiers rebelles de l’est d’Alep, subissent un déluge de feu de la part du régime de Damas et de leur allié russe. L’offensive n‘épargne rien ni personne, même les hôpitaux sont pris pour cible.

Syrie : un drone filme les dégâts des bombardements sur Alep https://t.co/ISpajHuZ0p

— Le Monde (@lemondefr) 11 octobre 2016

Lundi, Jean-Marc Ayrault ne cachait pas sa frustration, mais se montrait tout autant déterminé :

Il y a des crimes de guerre, c’est le secrétaire général des Nations unies qui l’a dit, ça, c’est une évidence. Après il faut dégager les responsabilités. Nous sommes dans un cadre de loi internationale, il y a la cour pénale internationale.

Paris voudrait donc saisir la procureure de la CPI pour voir comment ouvrir une enquête. Cela s’avère compliqué, mais peut-être pas impossible. La France attend aussi un rapport fin octobre sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie pour envisager de nouvelles sanctions contre le régime de Damas.

Face à nouveau veto russe sur #Syrie nous sommes + que jamais convaincus de la nécessité de limiter droit de veto lors d'atrocités de masse pic.twitter.com/5WDqU2x10Q

— La France à l'ONU (@franceonu) 8 octobre 2016

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Tensions sur la Syrie : Poutine annule une visite à Paris

La France affirme que la Russie a menacé d'abattre des avions français au-dessus de la mer Noire

Niger : le régime militaire ordonne l'expulsion de l'ambassadeur de France