Italie : oui ou non à la plus importante réforme constitutionnelle de l'après-guerre ?

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Par Euronews
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Ce dimanche 4 décembre, les Italiens sont appelés à valider ou non par voie de référendum une importante réforme constitutionnelle proposée par le Premier ministre Matteo Renzi, une réforme sensée app

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Ce dimanche 4 décembre, les Italiens sont appelés à valider ou non par voie de référendum une importante réforme constitutionnelle proposée par le Premier ministre Matteo Renzi, une réforme sensée apporter plus de stabilité politique au pays.

Décrite comme la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle vise une quarantaine d’articles de la Constitution et devrait stabiliser le système politique italien, qui, justement depuis 1945, a engendré pas moins de 63 gouvernements.

Actuellement, le Parlement doit accorder sa confiance au gouvernement, et les lois doivent être approuvées par les deux chambres du parlement pour entrer en vigueur. C’est le bicamérisme parfait.

Cette réforme vise surtout le Sénat : il perdrait en volume et en impact politique.

Des 315 sénateurs actuellement élus, il n’y en aurait plus que 100, dont 74 conseillers régionaux, 21 maires et 5 nommés par le président de la République.

Cette réforme fait aussi un pas en arrière en thème de décentralisation des régions : elle prévoit que les gouvernements des 20 régions italiennes rendent des pouvoirs à l’Etat et perdent des financements, ce qui n’est pas du goût de la Ligue du Nord. Le parti régionaliste a fait campagne pour le NON…

C’est une réforme qui enlève pouvoirs, liberté, et financements aux régions, même celles les mieux administrées !“, s‘énerve Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord.

Même son de cloche de la part de Forza Italia : le leader et ancien Premier ministre Silvio Berlusconi a qualifié cette réforme de dangereuse :

Un éminent juriste allemand a défini cette réforme comme un coup d’Etat tranquille. Renzi doit être très prudent avec cette réforme qu’il pensait favorable à son avenir politique. N’importe peut gagner, même Grillo.

“_Avec la clause de suprématie, le gouvernement décidera si bon lui semble de construire une plate-forme pétrolière, une centrale au charbon ou une centrale nucléaire ! Il le fera !” s’emporte aussi Beppe Grillo.

Le leader du Mouvement 5 Etoiles se déchaîne contre la réforme qui, il l’assure, réduit les droits du peuple, est anti-démocratique.

La “clause de suprématie permet notamment à l’Etat de se substituer aux régions en cas de manquements essentiels”.

Le Premier ministre Matteo Renzi continue sa campagne pour le “oui”, mais après avoir lié son destin politique au résultat du référendum, il a encore essayé, récemment, de rectifier le tir :

Maintenant, le débat porte sur cette question : voulez-vous changer de Constitution ? Oui ou non ? Et si le peuple se prononce pour conserver le bicamérisme parfait, l’assemblée d’experts du Conseil national de l’Economie et du travail, le plus gros et plus coûteux parlement au monde, nous respecterons la volonté du peuple avec grand calme.. Mais ce n’est pas un référendum sur moi-même !

Italian companies could cope with a "no" vote in the upcoming referendum https://t.co/Vz8KO4xPjp

— The Economist (@TheEconomist) 22 novembre 2016

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