Ce bouquet de lois très controversé a été adopté par les députés, malgré les critiques de l'opposition qui voit dans ces mesures une mise en péril de la lutte contre la corruption.
En Roumanie, la réforme très controversée de la justice a été adoptée ce mercredi par la chambre basse du Parlement où dominent les sociaux-démocrates.
Le parti majoritaire a donc fait fi des critiques de l'opposition, du président roumain mais aussi de l'Union européenne ou des Etats-Unis en votant deux nouveaux projets de loi, qui risquent, selon leurs détracteurs, d'amoindrir l'indépendance de la justice et d'affaiblir la lutte contre la corruption.
Ils ont été adoptés par 177 voix pour et 79 contre, après une modification du règlement de l'Assemblée destinée à limiter la durée des débats.
"Votre but est de subordonner la justice", a lancé à l'adresse de la majorité Stelian Ion, député de l'opposition de centre droit, son confrère Lucian Stanciu Viziteu dénonçant un "début de la dictature du parti-Etat".
"Nous souhaitons une justice indépendante", a assuré le député et ex-ministre social-démocrate de la Justice Florin Iordache, qui avait tenté l'hiver dernier d'assouplir le code pénal, provoquant des manifestations d'une ampleur inédite depuis la chute du régime communiste en 1989.
L'opposition dans la rue depuis des semaines
Depuis plusieurs semaines, des milliers de personnes manifestent tous les dimanchesen Roumanie pour demander au Parlement de renoncer à cette réforme.
Cet ensemble de projets de loi réduit notamment les prérogatives du parquet anticorruption et l'indépendance des procureurs, tout en allégeant les sanctions visant des élus ou des fonctionnaires publics accusés de conflit d'intérêts.
Le procureur général Augustin Lazar a dénoncé dans ce bouquet législatif de *"graves violations des principes fondamentaux de l'Etat de droit". *
Lundi, le Groupe d'Etats contre la corruption (Greco), un organe du Conseil de l'Europe, avait annoncé lancer des "évaluations urgentes de la nouvelle législation relative au judiciaire en Roumanie et en Pologne".
Ces projets de loi doivent désormais être soumis au vote du Sénat.
Avec AFP.