La victoire du président populiste Milos Zeman, saluée par Moscou et Pékin, risque d'orienter ce pays de l'UE davantage vers l'Est
La République tchèque s'oriente davantage à l'Est au lendemain de la réélection du président populiste et pro-russe Milos Zeman. A 73 ans, il a battu son rival pro-européen Jiri Drahos d'une courte tête.
Selon les observateurs sur place, la peur des migrants a joué un rôle prépondérant dans son succès. Les électeurs qui ont voté pour lui, sont aussi les moins favorisés économiquement.
Ses électeurs n'ont rien à perdre
"Les gens qui ont donné leur voix à Zeman sont majoritairement ceux qui ne gagnent même pas le salaire moyen du pays. Ils n'ont en quelque sorte rien à perdre. Ils ne s'identifient pas dans le système, dans le régime de démocratie que nous avons", analyse David Binar, journaliste à TschechNews.
La présidentielle s'est aussi joué sur fond d'incertitude quant au gouvernement. Le milliardaire populiste Andrej Babis a gagné les élections législatives mais n'a pas encore réussi à former un gouvernement. Il est vu comme un allié de Milos Zeman.
Pro-russe, pro-chinois et anti-occidental
"La perception c'est ce qui importe en politique. Je pense que la perception de M. Zeman est qu'il est un pro-russe, un pro-chinois, un anti-occidental. Et donc, cela va envoyer un message qui, j'en ai peur, ne sera pas très positif pour la République tchèque", estime Jiri Pehe, analyste politique à l'université New York à Prague.
"En République tchèque, c'était la seconde fois que la population pouvait élire directement son président. Et le taux de participation a battu des records,avec plus de 66%, les votants ont saisi l'importance du scrutin", nous dit notre envoyée spéciale à Prague, Beatrix Asboth.